C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud, octobre 1870
Sur ce site dont j’apprécie les choix littéraires, je fais parfois un commentaire de poèmes connus ou moins connus, commentaire en général assez long parce qu’il s’adresse en priorité à l’attention d’étudiants qui, d’après leurs propres remarques sur ce site et ailleurs, paraissent démunis devant certains textes. Mes commentaires sont assez libres, ils ne suivent pas nécessairement les méthodes habituelles enseignées avec profit dans les établissements scolaires, notamment du point de vue de la prosodie et de la rhétorique poétique. Le but est de sensibiliser l’étudiant(e) qui cherche à voir plus clair dans un texte qui ne lui parle pas immédiatement, à une observation plus précise d’une écriture qui peut paraître d’emblée comme une langue étrangère.
Selon ma lecture, qui n’enlève rien à la profondeur, à la beauté singulière de ce poème juvénile d’Arthur Ribaud ni à sa portée déjà hautement symbolique et, contrairement à l’explication que l’on en donne souvent, je n’y vois pas trop un suspens progressif dont l’aboutissement serait l’imprévisible chute au dernier vers. Pareille interprétation a pu induire parfois une façon « scolaire » de lire ou de dire le poème comme une « récitation » à effet final garanti. Bien sûr, on peut avoir de ce texte si original par sa complexité cachée, une autre approche que la mienne.
Le premier quatrain décrit un « petit val ». L’expression est charmante et tout un vocabulaire de la nature : « verdure », « rivière », « herbes », « soleil », « montagne », « rayons » dépeint un lieu qui, à première vue, semble paisible et charmant. Mais on relève que le jeune poète a instinctivement pris soin d’écrire non pas un nid, un lit ou un creux de verdure mais plus prosaïquement « un trou » de verdure .Cela peut surprendre dès l’abord.
Qu’à cela ne tienne, la rivière chante, cela pourrait être de bon augure pour une scène bucolique, cependant l’eau qui ruisselle sur l’herbe dessine non pas d’aimables entrelacs mais des « haillons d’argent ». On doit être attentif en poésie plus qu’ailleurs aux mots employés même et surtout quand ils sont combinés à d’autres dans des métaphores surprenantes. « Haillons d’argent » en est une superbe et audacieuse qui anticipe le futur virtuose des rapprochements de mots les plus imprévus que sera le Rimbaud du Bateau ivre, mais ici il fait plus que suggérer un joli mouvement de l’onde sur l’herbe avec des réseaux miroitants, il veut aussi, en même temps, créer une ambiance, une atmosphère qui n’est pas si sereine que l’on pourrait croire au premier chef. Dans ce sens, on remarquera que le terme haillon connote aussi chiffon, loque, oripeau et charpie et cela fait déjà comme une petite déchirure dans ce décor qui paraissait radieux.
En réalité, on a, dès l’essor du poème, deux séries terminologiques contraires, l’une visant à donner une impression de sérénité champêtre avec les mots verdure, rivière, herbes, argent, soleil, montagne, val, rayons, cresson bleu, nue, vert, lumière glaïeuls, qui sont autant d’ingrédients propres à l’évocation d’un coin de nature avenant et les verbes d’action chanter, luire, mousser qui participent à cette présentation d’une nature vivante.
L’autre série regroupe, verbes et noms confondus : trou, accrocher, haillons, pâle, malade, froid … qui indiquent un autre type d’évocation : la nature est belle certes mais elle recèle aussi de pièges et comporte des aspects moins rassurants.
Tout au long du poème ces deux séries de termes opposés vont alterner ou se combiner, et ce mélange savant d’apparente sérénité et d’inquiétude larvée, va produire une impression de malaise grandissant. Suivant la sensibilité de chacun la préférence ira dans un sens ou l’autre…
Dans ce décor peu banal, le deuxième quatrain nous montre un personnage étendu sur l’herbe et immédiatement identifiable par son apparence physique, son uniforme, c’est « un soldat jeune. ». Les appelés avaient en général une vingtaine d’années lors de la conscription en 1870 et Rimbaud qui a environ seize ans quand il écrit « Le dormeur du val », se sent sans doute très proche de celui qui est « étendu » dans ce fossé herbeux. Que fait-il là, loin de ses quartiers ? Se serait-il éloigné de son régiment ? Perdu au cours d’une manœuvre ? Est-ce un troupier épuisé qui s’accorde un moment de repos après une action guerrière ? Est-il Français ou Prussien d’ailleurs ? Rien ne permet de le préciser. Sans parti pris, c’est un soldat, un homme qui par temps de guerre est tenu de se battre et d’exposer sa vie… Or, à cette époque la France est en guerre. Le poème a été écrit en octobre 1870, peu après la bataille de Sedan opposant l’armée de Napoléon III à l’armée prussienne et tout près de Charleville où vivait Rimbaud. Il a pu voir des scènes directement ou des photos de scènes de guerre accablantes…
L’attitude de ce soldat isolé est étrange. Sa « bouche ouverte » et sa tête dépourvue d’un képi ou d’un casque réglementaires, surprennent… Cette posture n’est pas normale. De plus, on voit qu’il a « la nuque baignant dans le cresson bleu », autrement dit, la tête à fleur d’eau… Ce n’est pas la position d’un vrai dormeur.
(On s’est beaucoup ingénié à identifier de quelle espèce botanique était ce cresson bleu… Tout ce dont on est sûr c’est qu’elle est aquatique. Appelons le cresson des poètes et laissons-le pousser dans l’imaginaire poétique…)
Pour compléter la position peu coutumière de ce « dormeur », on remarquera au premier tercet qu’il a également « Les pieds dans les glaïeuls », une plante également aquatique, autrement dit, il est quasiment dans l’eau de la tête aux pieds, pas submergé mais trempant sur une rive qui déborde un peu, en tout cas très humide. Il est par conséquent en un lieu peut être charmant mais peu propice à une éventuelle sieste, d’autant que la période n’est pas de celles où de pacifistes soldats peuvent gambader, la fleur au fusil… Toujours dans la hâte à symboliser, ce terme,« glaïeuls », conduit parfois à penser que les plantes ainsi appelées de nos jours, avec leurs feuilles gladiolées et donc très martiales d’aspect, donnent déjà une note funeste à la scène, d’autant plus qu’elles servent souvent à faire des gerbes mortuaires… Or cette espèce, chère aux fleuristes et aux cérémonials officiels, est une variété opulente qui ne pousse pas au bord des rivières ou dans les marais. Plus vraisemblablement, plus modestement et plus poétiquement aussi, Rimbaud pourrait désigner par le terme glaïeuls les iris sauvages à fleur jaune qu’autrefois l’on nommait aussi glaïeuls et qui poussent en bord d’eau. Le Littré de l’époque 1872-1877 affirme d’ailleurs ceci : « On désigne aussi sous le nom de glaïeul deux espèces du genre iris : le glaïeul des marais, iris pseudo-acorus et le glaïeul puant, iris foetidissima » cqfd.
Quoi qu’il en soit, toute cette description, contribue à engendrer un certain trouble qui va croître. On pourrait en effet présumer que le soldat dort, qu’ « il fait un somme ». Le verbe dormir est employé trois fois dans le texte. Cette répétition ponctue le poème de façon lugubre. C’est comme un deuxième rythme plus long sous jacent à celui des alexandrins, une suite de points d’orgue qui suspendent l’attention et suggèrent le pire, ce que confirme d’ailleurs la suite :
« Pâle dans son lit vert où la lumière pleut ». Ce très beau vers mérite une attention particulière car il exprime beaucoup de choses, son sens est surdéterminé. L’adjectif « Pâle » accentue l’impression de malaise et commence à ôter le doute, si jamais il y en avait un, sur le véritable état du « dormeur ». Ce « lit vert », l’herbe qui aurait pu être une couche accueillante, devient d’abord un lit de malade dans lequel semble reposer un souffrant anémié, peut être même exsangue…De la nue, nuée, nuage, (le ciel n’est donc pas bleu et serein !) … « La lumière pleut » ! Cet étrange et très original oxymore en dit long. Ce n’est pas un bain de soleil vivifiant qui réchaufferait un être transi. Symboliquement non seulement le dormeur est comme noyé dans l’élément liquide sur la rive mais, de plus, d’en haut tombe une lumière qui pleut. Ce n’est donc plus tout à fait une lumière. Cette lumière qui pleut fait penser à une lumière qui pleure, ce sont des larmes de lumière et cela participe au sentiment de tristesse qui s’impose désormais.
Au premier tercet le personnage semble sourire mais « comme sourirait un enfant malade » ce n’est donc pas le sourire de la vie. Les vers suivants préparent l’image du berceau « Nature, berce-le » qui lui-même anticipe la tombe selon le raccourci proverbial souvent utilisé « du berceau à la tombe ».Tout cela signifie ouvertement que l’homme n’est plus sensible, plus conscient. Pourrait-on croire qu’il est encore vivant malgré cette disposition, cette immobilité, cette pâleur ? De plus l’expression « il a froid » fait plus que suggérer qu’il n’est plus vivant, on ne peut être dupe, c’est le froid de la mort. MC Solaar qui est un vrai poète moderne y faisait référence dans son single de 1995, « La concubine de l’hémoglobine » dans lequel il chantait : « Le dormeur du val ne dort pas / Il est mort et son corps est rigide et froid ». Quant à l’émouvante exhortation par laquelle il est demandé de bercer « chaudement » le dormeur qui a froid, elle à toute la force d’une invocation aussi pieuse que pudique à la Mère-Nature afin qu’elle reprenne un de ses enfants dans son sein.
Le dernier tercet assume sans surprise la révélation de ce que l’on pressentait : plus de sensibilité, plus de souffle « Les parfums ne font pas frissonner sa narine », puis « Il dort ». Ce troisième et dernier tintement de glas marque l’ambivalence du fait que la mort est souvent comparée à un sommeil. Toutefois, il dort « dans le soleil », il est à noter qu’il n’est pas dit « au soleil », cela donne une autre dimension à la scène comme si maintenant le personnage était dans une gloire, mot qui a aussi le sens de lustre, éclat lumineux comme on dit « La gloire du couchant ». C’est une lumière inhabituelle qui auréole le soldat mort comme si toute la nature l’enveloppait d’un profond hommage funèbre. Dans cette lumière presque surnaturelle on peut le voir maintenant « Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change », comme dira quelques années plus tard Stéphane Mallarmé à propos d’Edgar Poe. « La main sur la poitrine » c’était peut-être son dernier geste, geste d’abandon et de résignation qui lui donne une contenance digne et respectable.
Après le rejet du mot « Tranquille » qui au début du dernier vers, maintient ce sentiment de dignité du soldat défunt, la notation finale que l’on a souvent considérée comme une chute exemplaire, ne révélant qu’au tout dernier moment le triste état du jeune conscrit tombé trop tôt aux champs d’honneur, n’est pas si abrupte, vu tout ce qui précède et qui a déjà suggéré l’état irréversible dans lequel se trouve le personnage. Mais il fallait tout de même le formuler nettement. Je verrais plutôt dans ce magnifique poème si bien composé, une sorte de progression par laquelle on comprend assez vite que le soldat est mort jusqu’à ce que cela soit exprimé par le détour d’une périphrase flamboyante qui ne l’énonce pas platement mais de façon tellement plus forte que tout autre formulation : « Il a deux trous rouges au coté droit »
Ce dernier vers est non seulement la confirmation, s’il en était besoin, de ce dont on se doutait mais surtout il met en évidence que ce n’est pas une mort normale car il est l’image d’une blessure fatale d’autant plus tragique et inacceptable qu’elle résulte de la cruauté des actions de guerre que le jeune Rimbaud dénonce en prenant le lecteur aux tripes. Au total, par cette succession de temporisations, de suggestions ménagées tout au long du texte, Rimbaud adolescent, lui même blessé et révolté contre la terrible signification de la scène dont il se remémore ou qu’il imagine, pousse dans le même refus de l’intolérable, celui d’une jeune vie fauchée dans la fleur de l’âge. Du même coup, il nous entraine dans le désaveu de l’odieuse réalité de la guerre de 1870 dont il fut contemporain et probablement aussi dans la condamnation de toute guerre…
Ce poème est très très joli et puis ça remémore les temps d’avant
C’était en 1870, pendant la guerre entre Napoléon III et Bismarck… Ce soldat est-il prussien ou français ? Qu’importe ! Rimbaud ne voit que l’horreur de la guerre. En cette période de Noël 2022, ayons une pensée pour cette Ukraine meurtrie !
Un poème magnifique j’ai appris en CM2 et qui m’a marqué.
J’ai appris ce magnifique poème au CM2. La beauté de la nature et l’horreur de la mort. Aujourd’hui, c’est ma fille qui l’apprend, et moi qui le redécouvre. Je suis heureux que cette superbe poésie ne tombe pas dans l’oubli.
Magnifique
Je trouve que ce poème est une sublime représentation sur la terrible réalité qui est la mort. Ecrit seulement à 16 ans. C’est un chef’d’oeuvre
Génial écrit par un auteur de talent
Écrit alors qu’il n’avait que 16 ans !
Je suis en train de l’apprendre, elle est vraiment trop génial. Un peu dure mais super émotive ! Très beau poème.
On l’apprend à l’école.
L’illusion du sublime pour voiler l’horreur de la mort. Voir la fonction de première mort chez Lacan dans la jouissance mélancolique.
Une belle allusion au dormeur du val de Rimbaud dans la chanson de Sardou « Rouge ».
Pour ceux qui ne connaissent pas, je vous conseille d’écouter Serge Reggiani le lire, en prologue du déserteur : très très beau.
Comme Jean-Claude, qui a deux ans de plus que moi, j’ai dû apprendre ce poème à 11 ans au Lycée Montaigne.
Quels sont les élèves qui l’apprennent encore en 2022 ?
Je trouve que c’est un des plus beau poème de la langue française selon moi avec « Chanson d’automne » de Verlaine. On a l’impression que Rimbaud a inventé le principe de la « caméra avant » car en lisant le poème on est au cinéma. C’est puissant, de construction géniale. Rimbaud est un pur génie
J’ai appris ce poème, j’avais 11 ans. Après une seule lecture, je le connaissais par cœur ! Il m’a fait « monter » les larmes aux yeux, oui, les larmes aux yeux à 11 ans ; aujourd’hui, j’en ai 75, je me le « récite » souvent, très souvent et toujours une grosse grosse « boule » qui m’inonde de nostalgie…
C’est bien mais dans ma classe je l’apprends. Je dois la réciter et elle est un petit peu compliquée à apprendre par cœur.
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut… Quelle beauté !
J’ai 80 ans et j’ai appris cette poésie il y a environ 70 ans. Emotion car toujours d’actualité en ce 1er mai 2022. Hélas…
Ce poème reflète de façon très belle la mort d’un soldat à la guerre. On comprends tout à fait les atrocités de la guerre, c’est magnifique. C’est maintenant mon poème préféré !
Bonjour, pourriez-vous me dire que signifie les termes « cresson bleu » et « haillon d’argent » ? Voila, merci d’avance…
Guerre de 1870 dans les Ardennes vue par Rimbaud. Tableau de Édouard Detaille : « Fantassins dans un chemin creux, fragment du panorama de la Bataille de Champigny sur Marne » (1882-1883). Paris, musée de l’Armée, legs Detaille, 1920.
J’ai découvert ce poème il n’y a pas très longtemps et depuis c’est l’un de mes poème favories.
#dédicasse à mon père qui n’a pas arrêté de me parler de ce poème.
@Emile Zola
Ce passage est une métaphore, les haillons d’argent sont en fait des goutes d’eau ruisselant dans la rivière s’étalant sur le gazon l’environnant
Je suis sans cesse bouleversé par l’intensité de ce poème; ballotté par cette dualité intranscriptible de la beauté et de la puissance des éléments, la nature humaine, éphémère et celle qui nous anime, supposée intemporelle.
2022 et heureux d’apprendre que ma petite fille en CM2 apprend ce beau poème.
Magnifique, tout simplement.
Cool
A Sylvette BOISNARD
Ma « Doué »…vous m’avez fait « gouelan dourek » (bien « chialer » en Français…)
Nous avons fréquenté les mêmes bancs d’école, à la même époque, époque où le vouvoiement était d’usage. Bien que dans ce lointain temps, garçons et filles avaient leur école « dédiée », à la sortie de classe, le tutoiement était de mise. Permettez-moi donc, ma bonne Sylvette, de faire comme si nous sortions de classe : de te tutoyer.
Ta Maman était institutrice. La mienne lingère et bien que ne connaissant pas Rimbaud, elle connaissait par cœur cette récitation tant elle me l’avait fait apprendre….née en 1914 elle nous a quittés en 2018 et se souvenait toujours du « dormeur du val ».
Ah nos instituteurs…! Le mien, nommé sous la IIIème République, sans doute encore un peu qualifiable de « hussard noir de la République », serait bien malheureux de nos jours.
« Gast » (cri du coeur, intraduisible décemment…), qu’est-ce qu’elle était belle cette poésie !
Dis-moi Sylvette, en CM2 à cette époque ?? Il me souvient de la 7ème, la classe juste avant de partir pour « l’école de la grande ville »
Bien à toi ma « classe »
Jean
Si vous aimez Rimbaud, dimanche allez écouter « Rimbaud », la magnifique chanson d’Allain Leprest pour le dixième anniversaire de sa disparition
C’est vraiment bien…
Il est fait en 1854-1891, c’est bien ça ?
Pour comprendre la magie de ce poème, il faut d’abord se rappeler qu’il a été écrit par un élève de 15/16 ans. C’est comme avec Mozart: on sent le génie d’emblée, et tout au long de l’œuvre! Cet enfant, qui a déjà lu tout Hugo et Baudelaire, maîtrise les règles de la prosodie parfaitement.
Le sonnet est impeccable techniquement. Et il y a une maestria dans la construction :
– description, jusqu’au dernier vers, baignant dans une sorte de réalisme romantique, d’un jeune homme, encore enfant ou presque, qui dort dans une nature idéale: « un trou de verdure qui mousse de rayons », plus loin « où la lumière pleut ». Les trouvailles d’images sont saisissantes, par exemple, cet oxymore de la lumière qui tombe comme une pluie.
– jusqu’à la chute, qui survient en coup de théâtre: cet enfant qui dort dans une nature paisible et harmonieuse est en réalité un soldat mort, un enfant qui ne respire plus! Et ceci est dit de façon subtile, annoncé comme une énigme à déchiffrer : « il a 2 trous rouges au côté droit » La description poursuit celle de la nature, la mort étant intégrée dans un tableau clinique, et sans commentaire macabre, des symptômes.
Cette révélation tombe sur le lecteur comme un choc car celui-ci comprend soudainement que ce tableau apparent d’une vie luxuriante et exubérante est aussi celui de la mort. On voit déjà chez l’auteur du poème une profonde réflexion et compréhension de la réalité!
Franchement pas ouf #surcoté
Ce poème est si symbolique avec plusieurs indices… il est très significatif.
Je ne comprends rien au passage sur les « Haillons d’argent », quelqu’un peut m’éclairer ?
Ce poème est un de mes préféré avec Verlaine « je fais toujours ce rêve étrange et pénétrant… » et Baudelaire « Ho mort vieux capitaine, il est temps levons l’ancre… » Comment les poètes font ils pour trouver des mots aussi justes et touchants?
Sublime
C un poème de ouf!
La lumière et l’émotion est totale
Les mots sont des pinceaux surréalistes, le frais ruisseau, la douce verdure, le rouge vif mélange d’émotion et de lumière, la plume magique, l’émotion est totale.
C’est réellement mon poème préféré!! Je ne m’en fatiguerai jamais!
Elle est super ! On l’a appris à l’école, génial.
Je trouve ce poème super
Super bien
Magnifique poème d’ARTHUR Rimbaud que J’ai récité sur la tombe de ma mère en avril 2000, institutrice et qui l’avait fait apprendre à la classe de CM2 à laquelle j’appartenais, il y a 69 ans. J’avais alors remarqué qu’un de mes anciens copains de classe le récitait avec moi. J’ai maintenant 80 ans et je n’ai pas oublié.
En réponse à solenovitch. Je pensais l’avoir oublié ! Il était toujours là. C’était un bonheur de le redire à haute voix. Essayez
J’ai longtemps su ce poème par coeur. J’aimais le réciter à haute voix. En public parfois… A chaque mot l’émotion rendait mon récit incertain de plus en plus fragile. Aujourd’hui avec le temps je préfère le lire en silence. Pour moi.
C tro bi1
Le dormeur du val c’est nous tous, la tête dans le cresson vert, endormie. Ensommeillée par la vie et un beau matin ou a tout autre moment les pieds dans les glaïeuls nous nous absentons éternellement.
Personnellement c’est un poème qui m’a énormément marqué et dont je me souviendrai toute me vie…
Waouw, que dire ? J’ai tout de suite eu la larme à l’œil. C’est un poème tellement… beau , tellement… magique ? Ça me rappelle ma jeunesse car je l’avais étudié mais je ne l’avais pas bien compris. Maintenant à mon âge tout est plus clair et j’ai pu en profiter au maximum. C’est beau et je le mettrais sûrement sur ma tombe car c’est le poème le plus beau que j’ai pu lire. Bravo Rimbaud !!!!
Avec Rémi nous avons découvert l’ultime poème qui nous fit vrombir nos moteur interne.
Très beau poème d’Arthur Rimbaud même 45 années plus tard je n’ai rien oublié de cette récitation. Toujours ce frisson dans le dos en rélisant le texte. Merci…
Super le temps de l’école est loin. Joli poème que j’ai appris par cœur. Maintenant c’est de la merde, tout ce qui se passe ça vaut rien de bon. Triste pour le soldat, mais il ferait bien de refaire des régiments pour les jeunes au lieu de faire des conneries.
Vive le web… Retrouver ce poème à l’heure de la sieste sur le plateau ardéchois et le souvenir d’avoir appris ce bijou de poésie… si facile… si triste… si beau.
J’aime bien mais c’est triste
L’humanité du prince du verbe nu !
Beau poème. Rimbaud s’est bien engagé en dénonçant le mal du siecle et en mettant en exergue les mauvaises moeurs par le truchement de son illustre plume.
Ce poème m’émeut toujours autant, à mon grand père et compagnons d’armes tombés si jeunes au champ d’honneur.
Merci, on l’apprend à Albert Camus.
Ecrire un texte pareil pour finir vendeur d’armes…
Ce poème magnifique appris en cm2 est le premier poème qui m’a vraiment marqué et qui m’a fait découvrir l’œuvre de Rimbaud que j’apprécie énormément… Presque 25 ans après je ne l’oublie pas et il me marque toujours autant.
Trop bien
Le dormeur du val avec la cigale et la fourmi restent les seuls poèmes dont je me souvienne.
Bonjour, ce poème est merveilleusement bien écrit et touche les cœurs par sa signification. Il n’y a qu’à lire les commentaires… sans doute faut il avoir un peu vécu pour comprendre la valeur de la vie, d’une vie pour mesurer la douleur de voir un être jeune parti dans la mort. La guerre, la violence, l’injustice, le sacrifice de la jeunesse au profit des intérêts d’une minorité. Rien, non rien n’a changé. Est-ce que ça changera un jour d ailleurs?
J’adore la poésie romantique !
Ce poème est tout simplement magnifique.
Grande émotion en ce dimanche ensoleillé. Une balade en montagne, un ruisseau qui coule joyeusement. Et la beauté de cette nature m’ont rappelé ces vers magnifiques appris lorsque j’étais tout jeune. La puissance extraordinaire de la nature et la puissance évocatrice de ce poème !
Une mélancolie agréable !!!
Sans doute Rimbaud songe aux morts de la guerre de 1870 avec le désastre de Sedan. Moins de présomption chez Napoléon `le petit’ aurait évité à la France ce désastre et ses morts tels que celui que dépeignit si brillamment A. Rimbaud. Je récitai avec une voix profonde ce poème en 1968 en classe de 3e au Lycée Carnot à Paris pour l’examen de récitation.
A l’heure ou notre pays pleure ses treize valeureux fils morts au combat ce poème, appris il y a cinquante ans, m’est revenu comme un boomerang. Puisse leur mort ne pas être vaine, nous pensons très fort à leurs familles.
A l’heure ou notre pays vient de perdre encore 13 valeureux de ses fils morts au combat, ce poème, appris il y a 50 ans, me revient comme un boomerang. Quelle tristesse ! Nous pensons très fort à leurs familles, qu’ils ne soient pas morts pour rien.
Ce poème est magnifique plein de mélancolie. Demain je vais devoir le réciter et je suis bien contente que ce poème soit remit dans le programme. Wendy.G, 5eme.
Le poème est beau mais dur à apprendre
Nostalgie….
Je l’adore ce poeme, il est très bien.
C’est un fabuleux poème….un petit trésor d’Arthur Rimbaud…. plein de mélancolie et de tendresse…… J’AIME !!
J’adore ce poème, j’avais été choisie par mon institutrice pour le réciter à un concours de récitation quand j’avais 13 ans (j’en ai 64 aujourd’hui…), j’aimais beaucoup le réciter…, il fallait bien respecter, les virgules, les points-virgules et les points… c’est ce qui donnait du sens à ces mots pleins de vérité. J’avoue que j’ai toujours versé une petite larme en le récitant… et je n’étais pas la seule, comme je le récitais souvent pour m’entraîner sur l’estrade devant toute la classe, les yeux de mes camarades et même ceux de l’institutrice étaient humides…!, il faut dire que je récitais ce poème comme ci je le vivais… et encore aujourd’hui, quand je le récite à mon fils, je ressens ce même pincement car ce poème m’a bouleversée pour toujours…! Je pense que cette poésie devrait être encore dans les programmes scolaires…!