Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur angevine.
Joachim Du Bellay
A se le réciter, ce très beau poème, prolonge ma mémoire dans la douceur de l’oubli.
Plein d’engouement pour rappeler mes prof de français, grand enseignants de la poesie: Chaï, Maréchal ou Jean Chang Biyeye Kuanza. Mais ce poème a une particularité, qui va au-delà de la poésie, il touche les prophétie des temps derniers et réclame l’évangélisation. Au fait, cette nostalgie est dans tout humain cultivé; plus est, le Créateur en a prévu un remède. Combien ça tarde!
Il y a environ 30 ans que j’ai appris ce poême d’un professeur chevronné. Aujourd’hui encore il m’est remonté à l’esprit.
En fait, l’on retourne vers son origine, avec plus de plaisir.
Une pensée émue pour mon professeur de français Mr Lacourt en 6ème et 5ème à Saint Denis qui m’a fait aimer la poésie et surtout qui savait enseigner sans ennui et avec passion.
Appris en classe de Quatrième, il y a « belle lurette », je me le récite avec toujours le même émerveillement suscité par le contraste si bien rendu entre le marbre dur et l’ardoise fine, entre l’air marin et la douceur angevine.
Ce très beau poème me fait penser à mon fils grand voyageur des temps modernes.
Les souvenirs de mes débuts d’école (cours de poésie).
Beaucoup d’émotion à relire ce poème que j’ai appris en primaire !