T’arrive-t-il d’y penser?
Te dis-tu parfois que
nous sommes passés à côté?
Étais-je la seule à avoir ressenti ce séisme? Un tourbillon d’amour, de désir,
de passion et de bonheur.
Se brûler du regard, deux amants impatients de se toucher, nul besoin d’un moment convenu pour imprimer tes lèvres sur mon coeur.
T’arrive-t-il d’y penser?
Te demandes-tu parfois
ce que nous aurions pu être?
Suis-je la seule à espérer encore?
Cette étreinte, ce désir plein d’espoir,
ces rendez-vous télépathiques.
Était-ce un jeu, par ennui, un pari entre amis ou un défi à toi-même? N’as-tu pas eu pitié de ma naïveté et de mon coeur? Mettre une femme à tes pieds de la sorte !
T’arrive-t-il d’y penser?
T’arrive-t-il de penser à nous?
Comment me défaire de ces liens?
Je n’ai plus de mots, ce premier baiser
et tous les autres m’ont laissé
sans voix… transie de vie…
Comme tu as vite oublié. Quelle cruauté ! Jurer que ce n’était que de l’amitié, que de la tendresse. Prendre ma main pour mieux la laisser ensuite à un autre !
T’arrive-t-il d’y penser?
Crois-tu avoir vraiment compris?
Sais-tu seulement ce que j’ai ressenti?
Le temps des regrets est passé.
Le temps du deuil est arrivé.
… Déchoir cet amour de son piédestal.
Était-ce l’ivresse de séduire, de te sentir irrésistible ? Ton coeur est-il vraiment si dur
et si insensible? Est-ce que cela a seulement compté pour toi ?
Il m’a fallu museler ma tristesse, cacher mon désespoir en prenant la fuite, partir en courant, à contre coeur, à contre courant, m’éloigner de toi, quitte à perdre pied, quitte à cesser d’exister, comme un ultime instinct de survie.
T’arrive-t-il seulement d’y penser ? Parfois ? Après tant d’années ?
Je me noie encore dans mes sentiments, pareils à des vagues, je vis dans une illusion, tous les jours, un peu plus, en attendant de trouver comment t’oublier, pour de bon, et surtout, enfin me résoudre à n’avoir été pour toi, qu’une parmi toutes les autres, ni la première, ni la dernière, rien qu’une… énième…
Nashmia Noormohamed, 2015