Autrefois le Rat de ville
Invita le Rat des champs,
D’une façon fort civile,
A des reliefs d’Ortolans.
Sur un Tapis de Turquie
Le couvert se trouva mis.
Je laisse à penser la vie
Que firent ces deux amis.
Le régal fut fort honnête,
Rien ne manquait au festin ;
Mais quelqu’un troubla la fête
Pendant qu’ils étaient en train.
A la porte de la salle
Ils entendirent du bruit :
Le Rat de ville détale ;
Son camarade le suit.
Le bruit cesse, on se retire :
Rats en campagne aussitôt ;
Et le citadin de dire :
Achevons tout notre rôt.
– C’est assez, dit le rustique ;
Demain vous viendrez chez moi :
Ce n’est pas que je me pique
De tous vos festins de Roi ;
Mais rien ne vient m’interrompre :
Je mange tout à loisir.
Adieu donc ; fi du plaisir
Que la crainte peut corrompre.
Jean de La Fontaine, Les Fables
La morale de cette fable semble indiquer que :
Il vaut mieux manger des choses simples en toute tranquillité que des plats sophistiqués en étant toujours en alerte. Ce serait un peu mince.
Elle invite en réalité à un choix de vie. D’une part le hobereau (rat des champs) jouissant en toute simplicité de ce que lui apportent ses fermes et métairies, face à un abbé de cour (Cf. film ridicule) qui partage la table, du roi, avec toutes les réjouissances qui lui sont liées. Mais doit pour cela sacrifier toute sa personne. Et se contraint à dire ce que celui-ci veut entendre. L’ellipse employée par J. de La Fontaine au cours de la plupart de ses fables est un exercice de diplomatie qui est l’art de tout dire sans froisser.
Merci !
Bravo mon ami a etudier poeme pour avoir des points bonus en francais.
Beau poème. Mon maître de français me l’a donné comme je retiens.
Beau poème. Mon maître de français me l’a donné comme je retiens pour plus de points en examen de français.
J’ai appris ce poème en CM2. Je l’ai adoré.
C’est vrai qu’il n’y a rien de plus désagréable que d’être dérangé pendant que l’on est à table, et ce quoique l’on mange.
La campagne a parfois du bon…
une bonne poésie j’aime notre auteur andrée chédid