Chaire de sang et de sperme,
Chaire de basalte et de merde,
Que l’amour ruisselant
Sous la chaire des vivants,
Vient rependre le souffle de l’or
Dans le bourdonnement de la mort.
Parole sacrée qui pétris les rondeurs de la terre,
La douceur des bêtes, la volupté des guanières,
et la fureur des fêtes.
La chaire ne suffit pas pour naître.
Dans le ventre de la mère,
Un bébé sautera au bruit des « je l’aime déjà »
Dans l’utérus de la terre ou les hommes dorment encore,
Une tribu dansera aux « je l’aime encore ».
Benjamin Delmont
Ce poème atteint une densité esthétique remarquable avec une économie de mots notable. La vision du corps y est à la fois mythique, sociale, et poétique. Un poème d’une beauté dérengante.