O Nature ! bientôt, sous le nom d’industrie,
Tu vas tout envahir, tu vas tout absorber.
Le poète navré s’indigne et se récrie :
« Quoi ! sous ce joug brutal il faudra nous courber ?
Non, tant que la beauté dominera l’argile,
Dans le conflit sacré, c’est nous qui l’emportons.
Comme le bras, la voix a sa tâche virile ;
A chacun son essor : travaillez ! nous chantons.
Louise Ackermann, Poésies Philosophiques
Louise Ackermann tranche ici le conflit de la Fourmi et de la Cigale dans les fables de La Fontaine. Les artistes, ont pour elle, une tâche au moins égale à celle des ouvriers. Le poème est géniale et frappé par sa concision. Cependant je me désole du premier vers : madame Ackermann, pourtant philosophe, prétends que c’est la nature qui impose le travail à l’Homme…
Poésies philosophiques
Œuvres de L. Ackermann, Alphonse Lemerre, éditeur, 1885 (p. 129)
quelqu’un connaîtrait t-il la date de ce poème s’il vous plaît?