Sonnet IV (L’Olive)

Joachim du Bellay

L’heureuse branche à Pallas consacrée,
Branche de paix, porte le nom de celle
Qui le sens m’oste, et soubz grand’beauté cele
La cruaulté, qui à Mars tant agrée.

Delaisse donq’ô cruelle obstinée !
Ce tant doulx nom, ou bien te monstre telle,
Qu’ainsi qu’en tout sembles estre immortelle,
Sembles le nom avoir par destinée.

Que du hault ciel il t’ait eté donné,
Je ne suis point de le croire etonné,
Veu qu’en esprit tu es la souveraine :

Et que tes yeux, à ceulx qui te contemplent,
Cœur, corps, esprit, sens, ame, et vouloir emblent
Par leur doulceur angelique, et seraine.

Joachim Du Bellay, recueil « L’Olive », 1550

Imprimer ce poème

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *