Dans la fièvre du ciel nocturne, l’aube passe

Renée Vivien

Dans la fièvre du ciel nocturne, l’aube passe,
Les mains fraîches, riant dans le ciel argentin,
Et, comme les débris d’un somptueux festin,
Les nuages fanés s’effeuillent dans l’espace.

Tes yeux ont le reflet des eaux mortes ; ta grâce
D’amoureuse blêmit au souffle du matin ;
De tes lèvres s’exhale un soupir enfantin ;
Lentement s’alanguit ta forme ardente et lasse.

L’aurore impitoyable a rempli l’horizon.
Nos baisers attardés craignent la trahison
Des imprévus retours de la lumière errante.

Lève tes yeux, remplis des vapeurs du sommeil.
Vois, la virginité de la lune expirante
À préféré la mort au baiser du soleil.

Renée Vivien, Études et Préludes

Imprimer ce poème

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *