Idylle high-life

Paul Verlaine

La galopine
À pleine main
Branle la pine
Au beau gamin.

L’heureux potache
Décalotté
Jouit et crache
De tout côté.

L’enfant rieuse
À voir ce lait
Et curieuse
De ce qu’il est,

Hume une goutte
Au bord du pis,
Puis dame ! en route,
Ma foi, tant pis !

Pourlèche et baise
Le joli bout,
Plus ne biaise
Pompe le tout !

Petit vicomte
De je-ne-sais,
Point ne raconte
Trop ce succès,

Fleur d’élégances,
Oaristys
De tes vacances
Quatre-vingt-dix :

Ces algarades
Dans les châteaux,
Tes camarades,
Même lourdeaux,

Pourraient sans peine
T’en raconter
À la douzaine
Sans inventer ;

Et les cousines,
Anges déchus,
De ses cuisines
Et de ces jus

Sont coutumières,
Pauvres trognons,
Dès leurs premières
Communions ;

Ce, jeunes frères,
En attendant
Leurs adultères
Vous impendant.

Paul Verlaine, Femmes, 1890

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3 commentaires sur “Idylle high-life”

  1. WENG Shangchun

    dit :

    « Petit vicomte
    De je-ne-sais,
    Point ne raconte
    Trop ce succès,

    Fleur d’élégances,
    Oaristys
    De tes vacances
    Quatre-vingt-dix : »

    Qui pourrait m’expliquer ce que ces vers veulent dire? Merci infiniment!

  2. Xx_gamerdu73_xX

    dit :

    Vraiment sublime. Je ne comprends pas que cet artiste soit incompris.

  3. qZEDef

    dit :

    Quel est ce lait
    Tant désiré
    Qui fait jouir
    Madame Tulir

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