La porte de l’hôtel sourit terriblement
Qu’est-ce que cela peut me faire ô ma maman
D’être cet employé pour qui seul rien n’existe
Pi-mus couples allant dans la profonde eau triste
Anges frais débarqués à Marseille hier matin
J’entends mourir et remourir un chant lointain
Humble comme je suis qui ne suis rien qui vaille
Enfant je t’ai donné ce que j’avais travaille
Guillaume Apollinaire, Alcools1913
Il faut lire Christian Bobin (« autoportrait au radiateur – chapitre 18 septembre ») :
« Je pense souvent à ce poème d’Apollinaire qui s’appelle ‘La Porte’. S’y fait entendre la voix d’un jeune homme à qui l’on vient de signifier la fin de l’enfance et l’amertume d’avoir à ‘gagner sa vie’. Dieu et ses fous sont partis, ne restent plus que les économistes et leurs registres gris. La parole qui suit est longue, belle et douce : c’est souvent un secret délice que de se plaindre. Ce qui a inscrit ce poème en moi, c’est le dernier vers. Il est seul, séparé des autres par un peu de blanc répandu sur la page. C’est la voix de la mère, sa réponse à l’enfant qui préférerait ne pas vivre, ne rien connaître du réel et de la perte.
Enfant je t’ai donné ce que j’avais travaillé »
Le meilleur poème
Il travaille en face d une maison close, est malheureux de faire son travail quotidien et il rêve de franchir cette porte.
le travail est mère de la réussite selon le poème et
mon analyse personnel
Tres tres joli ce texte, j’adore…
gagné par le découragement ? Non