La porte

Guillaume Apollinaire

La porte de l’hôtel sourit terriblement
Qu’est-ce que cela peut me faire ô ma maman
D’être cet employé pour qui seul rien n’existe
Pi-mus couples allant dans la profonde eau triste
Anges frais débarqués à Marseille hier matin
J’entends mourir et remourir un chant lointain
Humble comme je suis qui ne suis rien qui vaille

Enfant je t’ai donné ce que j’avais travaille

Guillaume Apollinaire, Alcools1913

 

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10 commentaires sur “La porte”

  1. Cazeaux

    dit :

    « Pi-mus couples… » qui peut donner une explication de cette mystérieuse locution ?

  2. Cazeaux

    dit :

    Ces vers ont inspiré Léo Ferré une de ses plus belles et fortes mélodies. Impossible pour moi de le lire sans murmurer le chant, répété de façon plus tragique, comme pour Marizibil.

  3. Jacqueline Gagné

    dit :

    À Vincent;
    En toute humilité, tu as bien lu et recopié le texte de Christian Bobin;
    Pourtant le dernier vers, si essentiel dans la compréhension pour Bobin, Apollinaire et moi, soit tu as fauté ou bien raté:
    Enfant je t’ai donné ce que j’avais travaille
    – la leçon de vie.

  4. Franck Guinamand

    dit :

    Le mot clé, selon moi est « terriblement ». C’est terriblement que l’enfant parle à sa mère, terrible va être la vie d’adulte, terrible mais aussi terriblement… forte, intense, interessante!

    Le poète est à un carrefour, entre deux états, et c’est terriblement douloureux et angoissant!

  5. Vincent

    dit :

    Il faut lire Christian Bobin (« autoportrait au radiateur – chapitre 18 septembre ») :

    « Je pense souvent à ce poème d’Apollinaire qui s’appelle ‘La Porte’. S’y fait entendre la voix d’un jeune homme à qui l’on vient de signifier la fin de l’enfance et l’amertume d’avoir à ‘gagner sa vie’. Dieu et ses fous sont partis, ne restent plus que les économistes et leurs registres gris. La parole qui suit est longue, belle et douce : c’est souvent un secret délice que de se plaindre. Ce qui a inscrit ce poème en moi, c’est le dernier vers. Il est seul, séparé des autres par un peu de blanc répandu sur la page. C’est la voix de la mère, sa réponse à l’enfant qui préférerait ne pas vivre, ne rien connaître du réel et de la perte.

    Enfant je t’ai donné ce que j’avais travaillé »

  6. faux

    dit :

    Le meilleur poème

  7. Bernard

    dit :

    Il travaille en face d une maison close, est malheureux de faire son travail quotidien et il rêve de franchir cette porte.

  8. harold tresor

    dit :

    le travail est mère de la réussite selon le poème et
    mon analyse personnel

  9. Mimi3011

    dit :

    Tres tres joli ce texte, j’adore…

  10. Jean-Paul Blanc

    dit :

    gagné par le découragement ? Non

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