Premier sourire de printemps

Théophile Gautier

Tandis qu’à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
II repasse des collerettes
Et cisèle des boutons-d’or.

Dans le verger et dans la vigne,
II s’en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l’amandier.

La nature au lit se repose ;
Lui, descend au jardin désert
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.

Tout en composant des solfèges
Qu’aux merles il siffle à mi-voix,
II sème aux prés les perce-neige
Et les violettes au bois.

Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l’oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d’argent du muguet.

Sous l’herbe, pour que tu la cueilles,
II met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d’avril tournant la tête,
II dit : « Printemps, tu peux venir ! »

Théophile Gautier (1811-1872)

Imprimer ce poème

105 commentaires sur “Premier sourire de printemps”

  1. VIGUIER Raymond

    dit :

    « Mars qui rit, malgré les averses, prépare en secret le printemps. » C’est ce que j’aime à dire encore aujourd’hui quand le soleil de mars se montre un peu avare de ses rayons et arrose plus que je ne le souhaiterais mon jardin. A 78 ans, j’ai plaisir à retrouver, entier, ce poème de Théophile Gautier dont quelques vers seulement résonnent encore en moi comme au temps où mon institutrice m’imposait de le graver dans mon disque dur et de le réciter. Eh oui !… je ne savais alors que le réciter et non le dire !… C’est un beau poème dont j’apprécie le choix des métaphores qui donnent une âme à la nature et la font vivre sous nos yeux. Les deux premiers vers pourtant me posent problème et me gênent quelque peu aujourd’hui : que sont donc ces œuvres perverses auxquelles courent les hommes haletants ?… Au 19ème siècle pourtant, l’homme respectait mieux que de nos jours la nature !… en quoi consistait sa perversité ? Je le répète, ces deux vers me laissent un peu perplexe… Dommage que l’auteur ne soit plus de ce monde pour éclairer ma lanterne!… Je vais attendre de le rencontrer dans l’au-delà pour satisfaire ma curiosité !

  2. JoB

    dit :

    À bientôt 90 printemps, l’aînée de mes arrières-petits-enfants était étonnée de m’entendre lui réciter quelques strophes de ce poème qu’enfant j’aimais tant au point de m’en souvenir encore comme si c’était hier, dès les premières giboulées de Mars…

  3. Jeannette Mathey

    dit :

    C’est avec beaucoup d’émotion que toutes les années quand arrive le printemps, ces strophes merveilleuses me reviennent systématiquement sur les lèvres. J’ai appris ce poème quand j’avais 9 ou 10 ans, il est toujours en moi… et j’ai 73 ans !!!

  4. Walet Maurice

    dit :

    J’ai appris ce merveilleux poème quand j’avais 1O ans: Je m’en souviens encore aujourd’hui à l’age de 😯 ans. Quel bonheur!

  5. Girardot

    dit :

    C’est un très beau poème, très difficile à apprendre. J’ai 55 ans, je l’ai appris en primaire. Il rappelle que la nature reste toujours maître.

  6. BOUCHE Harly-Andrée

    dit :

    J’ai 82 ans. J’ai enseigné de 1952 à 1962 comme institutrice école primaire,de la maternelle au cours complémentaire parfois de l’aigoual à la Camargue. Après un séjour de 5 ans à Perpignan je suis partie en Vienne où l’occasion me fut donnée de reprendre mes études pour enseigner à des élèves en difficulté de 4 à 12 ans puis de 12 à 19 dans un collège. Partout j’ai fait apprendre le printemps, nuit de neige, & tant d’autres poèmes que même les plus handicapés, étrangers aussi parfois. Mon petit-fils n’a parfois appris qu’une seule poésie vite oubliée. HEUREUX qui a profité des 30h./s

  7. Bg34

    dit :

    Tellement beau, les poèmes ça m’inspire trop

  8. lili

    dit :

    superbe poesie

  9. vidal

    dit :

    mon père me faisait réciter avec un grand bonheur ce merveilleux poème appris à l’école primaire que j’avais oublié partiellement… Quelle joie de retrouver ses souvenirs d’enfance !
    Merci

  10. clause gisele

    dit :

    Je viens de retrouver à 90 ans tout le texte d’un poême que j’ai appris à l’école et qui me trotte dans la tête à chaque printemps !! Merci !

  11. Leurs Andrée

    dit :

    J’ai appris cette poésie à l’école primaire et malgré mes 80 ans, je me la remémore encore (partiellement en tout cas)

  12. max

    dit :

    J’aime beaucoup cette poésie. Elle est passionnante, Théophile je te dis merci, meme si tu es mort. C’est la meilleur poésie que j’ai connue.

  13. boniface

    dit :

    Théophile Gautier ta poésie est très très dure à apprendre !
    Boniface, 9 ans, CE2

  14. jacqueline terw

    dit :

    C’est ma poésie préférée. Et tous les ans au mois de Mars
    je la retrouve.je l’ai apprise à l’école il y a fort longtemps, c’est un souvenir et c’est le renouveau, cela donne beaucoup d’espoir et de bonheur,
    Merci Monsieur Théophile Gautier.
    (j’ai 75 ans)

  15. Bernard

    dit :

    J’ai 7O ans , et depuis l’âge de 1Oans, chaque printemps j’ai ces trois strophes qui me reviennent. Je redécouvre aujourd’hui l’auteur et le poème en entier. Je suis très ému !

  16. leveque

    dit :

    j’adore, tous les ans en mars je le lis à mes petits enfants de l’école !

  17. alix

    dit :

    J’ai 10 ans et je trouve qu’elle est très difficile à apprendre !!!!!!!

  18. wuyts marie

    dit :

    J’adore ! et vous, vous adorez ? oui ou non ?

  19. matteo

    dit :

    I love you Theophille. J’adore cette poèsie.

  20. Sarah Josephine Wood

    dit :

    I love this poem because springtime is such a beautiful time of the year.

  21. La-fana-musica

    dit :

    Très poètique, … j’adore 🙂 En+, j’ai eu un 20 en poésie grace à ce magnifique poème ! Merci Théodore ! Mdrr

  22. loli loli

    dit :

    j ‘adore

  23. Isabelle Leseigneur

    dit :

    J’adore ce poème. Peut-on décrire le plaisir de la poésie?

  24. Trachet Marie-Geneviève

    dit :

    J’ai appris ce poème il y a longtemps (j’ai 65 ans). Je me souvenais des trois premières strophes, puis… pff. Je le retrouve avec plaisir et le réciterai prochainement lors d’une animation de bibliothèque (je suis bibliothécaire bénévole) aux petits comme aux grands…

  25. BEN BEN

    dit :

    Le bon vieux temps où chaque mot a sa valeur, sa place et son sens.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *