Larme secrète

Ondine Valmore

Quand on vint devant lui raconter la nouvelle
De la touchante mort d’une si jeune belle,
Il voulut tout savoir. Et chacun fut surpris
De le voir calme encor, lorsqu’il eut tout appris !

Puis il parla longtemps. Il dit: C’est bien dommage!
Mourir ainsi ! Voyez ! Mais on meurt à tout âge !..,
Nul ne se croit frappé. Jaloux de sa douleur.
Rien sur son front calmé n’avait trahi son cœur.

Seulement sa parole était plus éloquente.
Et moi je devinai dans sa voix plus vibrante
Que de pleurs étouffés le poids impérieux
Avait gonflé le cœur, étant chassé des yeux.

Ah ! craignons pour nos deuils la douleur indiscrète,
Souffrir trop haut n’est plus souflrir.
Moi, je veux, mes amis, cette larme secrète
S’il m’arrive aussi de mourir!

Ondine Valmore

Imprimer ce poème

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *