Rimes riches à l’oeil

Alphonse Allais

L’homme insulté‚ qui se retient
Est, à coup sûr, doux et patient.
Par contre, l’homme à l’humeur aigre
Gifle celui qui le dénigre.
Moi, je n’agis qu’à bon escient :
Mais, gare aux fâcheux qui me scient !
Qu’ils soient de Château-l’Abbaye
Ou nés à Saint-Germain-en-Laye,
Je les rejoins d’où qu’ils émanent,
Car mon courroux est permanent.
Ces gens qui se croient des Shakespeares
Ou rois des îles Baléares !
Qui, tels des condors, se soulèvent !
Mieux vaut le moindre engoulevent.
Par le diable, sans être un aigle,
Je vois clair et ne suis pas bigle.
Fi des idiots qui balbutient !
Gloire au savant qui m’entretient !

Alphonse Allais

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3 commentaires sur “Rimes riches à l’oeil”

  1. Alexandre

    dit :

    Dans mes souvenirs ce poème s’appelait « Vers à l’oeil ».

  2. roland

    dit :

    ping pong permanent qui épargne les sons et crédite les yeux sans les toucher

  3. Jean-Marc

    dit :

    Remarquable… quelle virtuosité!

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