Dans Arle, où sont les Aliscams,
Quand l’ombre est rouge, sous les roses,
Et clair le temps,
Prends garde à la douceur des choses.
Lorsque tu sens battre sans cause
Ton coeur trop lourd ;
Et que se taisent les colombes :
Parle tout bas, si c’est d’amour,
Au bord des tombes.
Paul-Jean Toulet, Romances sans musique, 1915
si vous consultez « Tresor dóu Felibrige », de Mistral, vous verrez que Arle s’écrit sans « S » en provençal.
Delicieusement abracadabrantesque. Pour mon seul usage, je récite :
« … et quand se taisent les cigales,
Parle tout bas, si c’est d’amour ,
Sous les pétales. »
La poesie n’a pas à perdre en étant comprehensible, trouve-je…
Il existe un tapuscrit corrigé par Toulet. voir Poètes d’aujourd’hui, Seghers, il y a une photo. Dans Arle où sont… sans s à Arles, pour respecter la métrique. La première édition était correcte, certains éditeurs, ensuite, ont ajouté ce s superflu. Cordialement, Paul
Addendum
Cf. le vers de Racine: Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée, on prononce mou- ru- te- zo- bor…
Comment Nathanaël, F Spo peuvent-ils considérer « qu’avec un ‘s’, la métrique ne serait pas changée. » ? Tous les poètes français de Ronsard à Toulet, en passant par Racine, La Fontaine, Hugo, Vigny, Lamartine, Baudelaire… et tant d’autres seraient surpris de lire une telle ânerie…
De bons manuels existent sur le vers classique !
Toulet, qui connaissait la métrique, écrivait dans son premier vers « Arle ». Les mauvaises éditions, nombreuses, écrivent « Arles », ce qui fait un vers faux… Les brillants commentateurs semblent ignorer ce point…
En Arles, où sont les Alyscamps, pour écrire au goût du jour, se trouve aussi, mais bien cachée, une librairie entièrement dédiée à la Poésie, peut-être la plus importante de l’Hexagone voire d’Europe par son fonds. L’Archa des Carmes, sise au 23 rue des Carmes, a pour voisin le restaurant étoilé de Jean-Luc Rabanel, ce qui la rend plus facile à trouver…
G. ROSSINI
Si on pense que Toulet est un « grand » poète, la seule question qui vaille c’est pourquoi il a utilisé cette répétition?
J’adore, à en pleurer !
Puis-je suggérer que « en Arles où sont les Aliscams, Quand »(cancan) eût été plus heureux avec « si »
En Arles où sont les Aliscams
Si l’ombre est rouge…
Pardon aux mânes du grand Toulet, mais peut-être m’eût-il écouté?
Merveilleux poème. Je le lis et le relis sans m’en lasser.
« @ petrogalli : Arle (qui n’appartient qu’au provencal) ou Arles (en français ) : la métrique est inchangée ».
Oui, bien sûr, en un poésie comme en prose, jamais on ne prononcerait « Arles-z-où sont », pas plus que le « loup’et l’agneau » (le louper l’agneau ? le loup Pélagneau ?). En bon français, toutes les finales n’entraînent pas la liaison.
A Dena
le poème se lit, depuis 1921, dans « Les Contrerimes », p. 85, encore rééditées aujourd’hui, mais difficiles à trouver en temps de confinement. Tout le recueil est exquis…
Pour ajouter à la réponse sur Arle/s : le « s » fausserait l’octosyllabe, imposant une liaison « mal’t’à propos ». Il figure dans l’exergue sous le titre de « Romances sans musique » qui vaut pour « En Arles » et » le temps d’Adonis », que voici :
https://www.poetica.fr/poeme-6468/paul-jean-toulet-le-temps-adonis/
La syntaxe de celui-ci est pour le moins plus sophistiquée.
À vous de jouer !
Merci, j’ai eu 20/20 grâce à cette poésie.
@ petrogalli : Arle (qui n’appartient qu’au provencal) ou Arles (en français ) : la métrique est inchangée. Pourquoi cette polémique pédante à propos d’un si joli poème ?
Merveilleux PAUL JEAN
Il existe un tapuscrit corrigé par Toulet. voir Poètes d’aujourd’hui, Seghers, il y a une photo. Sans Arle où sont… sans s à Arles, pour respecter la métrique. La première édition était correcte ,certains éditeurs, ensuite, ont ajouté ce s superflu. Cordialement, Paul
Bonjour, pourrais-je savoir le titre du recueil, l’édition et la date de publication, S’il vous plait, merci de votre compréhension.