Mon rêve familier

Paul Verlaine

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d’être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l’ignore.
Son nom? Je me souviens qu’il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L’inflexion des voix chères qui se sont tues.

Paul Verlaine, Poèmes saturniens

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86 commentaires sur “Mon rêve familier”

  1. jbc king

    dit :

    Merveilleux poème ! Je l’ai juste lu une fois et tombé amoureux de lui !

  2. Hahaha

    dit :

    Mais enfin, ce n’est pas des fautes, c’est de l’ancien français !!

  3. Arthur

    dit :

    Bjr tout le monde, le thème de ce poème est bien l’amour?

  4. Ghelab

    dit :

    Tant mieux si vous aimez autant cette poésie!
    Puisse-t-elle avoir le mérite de vous faire aimer la langue et vous réconcilier avec son orthographe…

  5. eve

    dit :

    j’adore ce poème ! je suis hyper contente de l’avoir retrouver!

  6. chaima

    dit :

    j’ai pas des mots qui peux vraiment expliquer ma jois a trouver cet poéme

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