Il pleut. J’entends le bruit égal des eaux ;
Le feuillage, humble et que nul vent ne berce,
Se penche et brille en pleurant sous l’averse ;
Le deuil de l’air afflige les oiseaux.
La bourbe monte et trouble la fontaine,
Et le sentier montre à nu ses cailloux.
Le sable fume, embaume et devient roux ;
L’onde à grands flots le sillonne et l’entraîne.
Tout l’horizon n’est qu’un blême rideau ;
La vitre tinte et ruisselle de gouttes ;
Sur le pavé sonore et bleu des routes
Il saute et luit des étincelles d’eau.
Le long d’un mur, un chien morne à leur piste,
Trottent, mouillés, de grands boeufs en retard ;
La terre est boue et le ciel est brouillard ;
L’homme s’ennuie : oh ! que la pluie est triste !
René-François Sully Prudhomme, Stances et poèmes
Nostalgie de mon enfance.
Ces deux premières lignes sur internet et je te retrouve souvenir lointain d’enfance. À bientôt 80 ans je tiens à me souvenir de toutes tes paroles. Pluie qui nous fait rêver, nous apaise, nous inspire, nous fait vivre le moment, reviens reviens dans mes doux moments.
Mes petits enfants. La pluie, l’eau c’est la vie.
La poésie que maman nous recitait lorsqu’il pleuvait… Voici bientôt… 70 ans… Que de souvenirs.! Et je peux la réciter encore aujourd’hui.
Ce poême, appris dans l’enfance, est revenu subitement à la mémoire de mon père à l’age 89 ans! il me l’a offert. Merci papa.
J’ai appris ce poème par coeur en 1947 au Lycée français d’Alep Syrie et depuis ce temps chaque fois qu’il pleut je marmonne : « sur le pavé sonore et bleu des routes il saute et luit des étincelles d’eau. » Que c’est beau, combien j’aurais aimé réciter une dernière fois ce poème sous la pluie dans la cour de ce Lycée. C’est du domaine du rêve.
Il me reste de mes années d’école primaire qui se sont déroulées dans un petit village de campagne berrichonne, il me reste la première strophe que je récite chaque fois qu’il pleut, ou bien c’est mon mari qui le fait aussi !! « Le feuillage humble… » C’est bien dit. Jolies métaphores : « le deuil de l’air, attristé les oiseaux… »
J’ai 89 ans, et une nuit me sont venus, comme il pleuvait, les premiers vers de ce poème, que j’avais dû apprendre lors de ma jeunesse, en Seine et Oise. J’aime l’odeur de l’air après un orage…
Oh! la pluie est la source de la vie, qu’est ce que je peux dire de plus? Celui qui déteste la pluie, est ce qu’il ose danser sous la sécheresse? Biensure que non on ne danse que sous la pluie ; on est heureux lorsqu’il pleut et on n’admire pas le soleil qu’aprés la pluie…
C’est la recitation que j’avais à lire pour mon certificat d’étude en 1951 au Faoute.