À Alfred de Musset

Félix Arvers

Hélas ! qui t’a si jeune enseigné ces mystères
Et toutes ces douleurs du pauvre cœur humain ?
Quel génie au milieu des sentiers solitaires,
Au sortir du berceau t’a conduit par la main ?

O chantre vigoureux, ô nature choisie !
Quel est l’esprit du Ciel qui t’emporte où tu veux ?
Quel souffle parfumé de sainte poésie
Soulève incessamment l’or de tes blonds cheveux ?

Quel art mystérieux à ton vers prophétique
Mêla tant de tristesse et de sérénité ?
Quel artiste divin, comme au lutteur antique,
Te donna tant de force avec tant de beauté ?

Félix Arvers, Mes heures perdues, 1833

Imprimer ce poème

7 commentaires sur “À Alfred de Musset”

  1. Gingembre

    dit :

    Ce poème de Félix Arvers m’a profondément touché. Dès les premiers vers, il évoque une grande tristesse et une curiosité face à la souffrance précoce, ce qui m’a semblé très profond et universel.

    J’ai été frappé par l’image du poète comme un « chantre vigoureux », suggérant un talent exceptionnel, presque divin. L’idée que la poésie est inspirée par un « souffle parfumé de sainte poésie » ajoute une dimension mystique à l’acte de création.

    La dualité entre la tristesse et la sérénité est très frappante et montre que même dans les moments de douleur, on peut trouver la paix. L’image du lutteur antique, combinant force et beauté, illustre bien cette dualité.

    En conclusion, ce poème m’a marqué par sa profondeur et sa beauté, abordant des thèmes universels comme la souffrance et l’inspiration.

  2. Vallée alain

    dit :

    Quelle belle musique que ces alexandrins, si chérs aux romantiques. Ou sont-ils passés de nos jours ?

  3. Colson Jacques

    dit :

    La puissance de l’imagerie, à la fin de chaque vers: il touche !

  4. Quelqu’un qui adore la poésie

    dit :

    Bravo, j’ai envie de pleurer, chapeau bas pour Alfred de Musset ! Je suis émerveillée je crois bien que c’est l’un des plus beau poèmes de la tristesse que j’ai vu ! Je dois faire une anthologie sur le thème de la tristesse et c’est parfait ! Je vais l’envoyer à mes amis et je vais le partager un maximum, Félix Arvers mérite d’être plus connu qu’il ne l’est déjà !
    Bravo !

  5. Alex Boffi

    dit :

    Quand je lis ce poème je ressens plein d’émotions qui ravagent mon désespoir, et puis je me sens tout libéré de cette prison qui était la peur, voila… et puis tout soudainement je me sens de nouveau en prison à cause de la police du mauvais gout, mais je leur cri:

    « Non vous ne comprenez pas! »

    La police s’arrête. L’ennemi de l’art est le bon gout alors arrêter d’emprisonner les personnes qui expriment vraiment l’art. Tout soudainement je m’envole avec mes ailes, mes ailes qui n’attendent que ça depuis toujours.

  6. Le Bourvellec

    dit :

    C’est magnifique

  7. louis rieu

    dit :

    C’est trop cool ce poème !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *