François-René de Chateaubriand – biographie

Anne-Louis Girodet, Portrait de François-René de Chateaubriand, 1808
Anne-Louis Girodet, François-René de Chateaubriand, 1808

François-Auguste-René de Chateaubriand, écrivain, diplomate et homme politique, naît à Saint-Malo le 4 septembre 1768 dans une vieille famille de la noblesse bretonne. Il passe son enfance et une partie de sa jeunesse au château de Combourg avec son frère et ses quatre sœurs. Initié très jeune à la carrière militaire, en 1786, il est sous-lieutenant stationné à Cambrai. Il profite de son temps libre pour fréquenter les milieux littéraires parisiens et la cour de Louis XVI.

A Paris, il assiste aux premiers événements révolutionnaires auxquels il participe de manière détachée et sceptique, en accord avec son conservatisme. Lorsque la Révolution française éclate, le jeune Chateaubriand est officier de cavalerie. Son régiment étant dissous en avril 1791, il part en Amérique du Nord où il fréquente les commerçants de fourrure et les Indiens et découvre les Grands Lacs. Ce voyage lui ouvre l’esprit en le confrontant à d’autres cultures et d’autres lieux différents de ceux de sa mère patrie.

En 1792, lors de l’arrestation de Louis XVI, il décide de rentrer en France et se marie. A ce moment là, il commence à adopter une attitude plus active vis-à-vis de la politique. Il rejoint l’armée contre-révolutionnaire pour défendre le statu quo et l’organisation monarchique de la société. Mais devant les vagues progressistes déclenchées par les défenseurs de la raison et du progrès social de la Révolution française, le conservateur Chateaubriand se retrouve vite en mauvaise posture. Blessé à la bataille de Thionville, il est contraint de se réfugier d’abord en Belgique puis en Angleterre, où il vit en exil pendant sept ans, de 1793 à 1800, dans un contexte de grandes difficultés économiques. Sa femme est emprisonnée, et une partie de sa famille, restée en France, est guillotinée.

D’abord sceptique en matière religieuse, avec la mort de sa mère en 1798 et de sa sœur peu après, Chateaubriand connaît une profonde crise religieuse qui l’amène à embrasser le christianisme. En 1800, il retourne à Paris et, en 1802, il publie « Le Génie du christianisme » œuvre dans laquelle il célèbre la beauté et la pureté de la religion chrétienne, attaquée par la philosophie des Lumières, et décriée par les révolutionnaires.

En 1803, Chateaubriand commence une carrière diplomatique, en tant que premier secrétaire de l’ambassade de France à Rome. En 1804, en raison de désaccords avec le régime de Napoléon, il démissionne et entreprend un voyage en Grèce, en Crète et en Palestine, qu’il relate dans « Itinéraire de Paris à Jérusalem » publié en 1811. La même année, il est élu à l’Académie française.

A la Restauration, Chateaubriand embrasse à nouveau une carrière politique : en 1815, il est nommé ministre d’Etat et pair de France. Il devient ambassadeur à Londres, participe au Congrès de Vérone et est également ministre des affaires étrangères. Il se retire de la vie politique après la Révolution de 1830 et passe ses dernières années en compagnie de son épouse se consacrant à l’achèvement de ses « Mémoires d’outre-tombe », commencées en 1811. Ce récit autobiographique qui retrace 70 ans de sa vie est un témoignage des événements politiques et militaires qui ont marqué son époque.

Il meurt à Paris le 4 juillet 1848.

Chateaubriand est considéré comme l’une des plus grandes figures de la littérature française, pour l’incomparable éclat de son style, la richesse de son imagination et son pouvoir descriptif. Son écriture lyrique et son style musical complexe le classent parmi les auteurs qui représentent le mieux le malaise de toute une génération d’écrivains qui ont vécu douloureusement le changement historique entre l’ancien régime et le « nouveau monde » établi par la Révolution de 1789.

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Les poèmes de François-René de Chateaubriand