L’été

Lucie Delarue-Mardrus

L’été… L’Afrique fauve est couleur de lion.
La chaleur a brûlé le cri frais du grillon.

Voici l’âpre plaisir de la ligne sévère.
Sur les plaines sans fin, le soir se désespère.

Un berger bédouin, brun de robe et de peau,
Ne se distingue point du sol et du troupeau.

Autour de son pas lent, pris par la nuit soudaine,
Ses moutons ont tassé leurs pauvres dos de laine,

Et, comme reculés dans un commun effort,
Devant le couchant rouge ils bêlent à la mort.

lucie Delarue-Mardrus, La Figure de proue, 1908

Imprimer ce poème

1 commentaires sur “L’été”

  1. gamberge_le pd du 77

    dit :

    Ce poème ma fait pleurer. Il me rappelle le Congo. J’ai voyagé en Afrique. Grace à vous je suis très émue.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *