La moisson des pleurs

Benjamin Delmont

Le vent ne beigne plus ma tête nue
Depuis que le vent n’existe plus,
Je ne ferai plus de ta boue de l’or
Depuis que la terre usée, épuisée
Désespérée à disparue de l’aurore,
Je ne cueillerai pas non plus la rose fleure
Que l’abeille jadis butinait
Jusque dans les Abysses
D’Honfleur et d’ailleurs

Une blonde lumière
Arrose la nature
Qui n’est plus,
Qu’une pluie
Une semence de larmes
Une neige de pleure

Et les mains vertes
Pourrissent
Et les jaunes soleils
Rougissent
Dans l’air peuplé de nuits blanches
Passée à jardiner leur matière grise
Au crépuscule lent, humide
Qui fait perler la mousse
Sur des visages qu’on ne voit plus

Aux larmes de rasoirs
Éclairée par la blonde lumière
Qui ramassent les feuilles d’argent
Pour vendre à prix d’or
Une mort à crédit

Benjamin Delmont

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