La maison vide

Nérée Beauchemin

Petite maison basse, au grand chapeau pointu,
Qui, d’hiver en hiver, semble s’être enfoncée
Dans la terre sans fleurs, autour d’elle amassée.
Petite maison grise, au grand chapeau pointu,
Au lointain bleu, là-bas, dis-le-moi, que vois-tu ?

Par les yeux clignotants de ta lucarne rousse,
Pour voir plus clair, plus loin, tu sembles faire effort,
Et froncer les sourcils sous ton chapeau de mousse.
Vers ces couchants de rêve où le soleil s’endort,
Pour voir plus clair, plus loin, tu sembles faire effort.

Il est couché, là-bas, au fond du cimetière,
Celui qui t’aime encore autant que tu l’aimais.
Petite maison vieille, au chapeau de poussière,
Celui qui t’aime encore autant que tu l’aimais,
L’absent, tant regretté, ne reviendra jamais.

Nérée Beauchemin, Patrie intime

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2 commentaires sur “La maison vide”

  1. A comme Anonyme

    dit :

    Il est beau… certes mais pas au point de pleurer. C’est absurde… ça parle d’une maison

  2. Montagner

    dit :

    Magnifique, tout simplement. Des larmes aux yeux, des frissons, un époux perdu récemment. Que dire de plus.

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