Au crépuscule

Maurice Rollinat

Le soir, couleur cendre et corbeau,
Verse au ravin qui s’extasie
Sa solennelle poésie
Et son fantastique si beau.

Soudain, sur l’eau morte et moisie
S’allume, comme un grand flambeau
Qui se lève sur un tombeau,
La lune énorme et cramoisie.

Et, tandis que dans l’air sanglant,
Tout sort de l’ombre : moulin blanc,
Pont jauni, verte chènevière,

On voit entre les nénuphars
Moitié rouges, moitié blafards,
Flotter l’âme de la rivière.

Maurice Rollinat

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