Ô nostalgie des lieux

Rainer Maria Rilke

Ô nostalgie des lieux qui n’étaient point
assez aimés à l’heure passagère,
que je voudrais leur rendre de loin
le geste oublié, l’action supplémentaire !

Revenir sur mes pas, refaire doucement
– et cette fois, seul – tel voyage,
rester à la fontaine davantage,
toucher cet arbre, caresser ce banc …

Monter à la chapelle solitaire
que tout le monde dit sans intérêt ;
pousser la grille de ce cimetière,
se taire avec lui qui tant se tait.

Car n’est-ce pas le temps où il importe
de prendre un contact subtil et pieux ?
Tel était fort, c’est que la terre est forte ;
et tel se plaint : c’est qu’on la connaît peu.

Rainer Maria Rilke, Vergers, 1926

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2 commentaires sur “Ô nostalgie des lieux”

  1. otto

    dit :

    Un mauvais poème, pour une fois.

  2. Jethro Dykes

    dit :

    Le nostalgie est tout le temps si puissant pour les humaines. Les memoires si fortes!

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