France, mère des arts, des armes et des lois,
Tu m’as nourri longtemps du lait de ta mamelle :
Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle,
Je remplis de ton nom les antres et les bois.
Si tu m’as pour enfant avoué quelquefois,
Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?
France, France, réponds à ma triste querelle.
Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix.
Entre les loups cruels j’erre parmi la plaine,
Je sens venir l’hiver, de qui la froide haleine
D’une tremblante horreur fait hérisser ma peau.
Las, tes autres agneaux n’ont faute de pâture,
Ils ne craignent le loup, le vent, ni la froidure :
Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau.
Joachim Du Bellay, Les Regrets (1558)
Bonjour,
Petite réponse à Malika : c’est magnifique ce que vous avez écrit. C’est très fort, très condensé. Ca dit beaucoup de choses. J’ai presque envie d’ecrire un article sur tout ce que ça implique.
En plus il y a presque des alexandrins à un moment, on pourrait écrire :
Aujourd’hui, la voici : piquée jusques au coeur,
D’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle.
Olé.
Cette France de nostalgie. C’était avant les colonies, avant les débuts de ses follies. Aujourd’hui, la voici, la voilà piquée jusque au cœur, d’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle. Puisse la résilience faire son travail et que toutes les sagesses du monde profitent à tous les peuples.
Ce poéme, je l’ai récité lors d’une soirée théâtrale communale sur la scénette de théâtre de mon village natal et à l’oral du Cep. Je l’ai toujours en mémoire. A la mémoire de l’auteur et méditons sur la France de nos jours. Bon vent
Son sonnet « le champ semé en verdure foisonne » a inspiré mon tableau réalisé récemment. Merci ! Grand poète de la pleiade.