L’espoir luit comme…

Paul Verlaine

L’espoir luit comme un brin de paille dans l’étable.
Que crains-tu de la guêpe ivre de son vol fou ?
Vois, le soleil toujours poudroie à quelque trou.
Que ne t’endormais-tu, le coude sur la table ?

Pauvre âme pâle, au moins cette eau du puits glacé,
Bois-la. Puis dors après. Allons, tu vois, je reste,
Et je dorloterai les rêves de ta sieste,
Et tu chantonneras comme un enfant bercé.

Midi sonne. De grâce, éloignez-vous, madame.
Il dort. C’est étonnant comme les pas de femme
Résonnent au cerveau des pauvres malheureux.

Midi sonne. J’ai fait arroser dans la chambre.
Va, dors ! L’espoir luit comme un caillou dans un creux.
Ah ! quand refleuriront les roses de septembre !

Paul Verlaine, Sagesse (1881)

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2 commentaires sur “L’espoir luit comme…”

  1. Jean Claude

    dit :

    L’ESPOIR qu’un jour tous les enfants du Monde « mangeront pour VIVRE »!

  2. Aurore

    dit :

    Je trouve ce poème très intéressant, je l’ai cité dans une rédaction sur l’espoir.

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