Dolce vita

Laetitia Sioen

Je me suis nourrie
par tant de mots suspendus
à nos lèvres brûlantes

Au fur et à mesure
nos flammes vacillantes
prenaient l’embrasure
de nos pouls-de-soi vibratoires

Nos cœurs battaient
à tue tête
quand nous dansions
en rythme magmatique

Ils grondent en dedans
et se cachent pour s’ouvrir
à l’intérieur de nos chambres
antichambre lancinante

Je sens encore tonner
les vibrations
des alvéoles ailées
de nos chants intérieurs

As-tu ouvert les fenêtres
à grand vent
quand le charme de la rumeur
est passé ?

Celle des petites traces inaltérables
qui ont sculpté nos rêves
à en perdre la tête ?

Enivrante en insouciance
je me souviens encore
dans mes moindres échos
de nos danses de nuit
nos danses de vie
à la dolce vita.

Laetitia Sioen, 2021

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