Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes,
Produits avariés, nés d’un siècle vaurien,
Ces pieds à brodequins, ces doigts à castagnettes,
Qui sauront satisfaire un cœur comme le mien.
Je laisse à Gavarni, poète des chloroses,
Son troupeau gazouillant de beautés d’hôpital,
Car je ne puis trouver parmi ces pâles roses
Une fleur qui ressemble à mon rouge idéal.
Ce qu’il faut à ce cœur profond comme un abîme,
C’est vous, Lady Macbeth, âme puissante au crime,
Rêve d’Eschyle éclos au climat des autans ;
Ou bien toi, grande Nuit, fille de Michel-Ange,
Qui tors paisiblement dans une pose étrange
Tes appas façonnés aux bouches des Titans !
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
L’idéal selon Baudelaire? Faire des poèmes aussi puissants que possible, halluciné comme son auteur, en disant n’importe quoi, ou presque. Je préfère Péguy, Claudel, Francis Jamme, le Psalmiste ou encore les Lamentations, Isaïe, Jérémie ou St Jean. Bref, des camés de Dieu plutôt que des drogués, même géniaux.
Intéressant pour moi
Cher(e) Lo92, Baudelaire laisse transparaitre son idéal, de beauté, d’intelligence… qu’il a peur de ne jamais trouver. Vois-tu, je lisais un livre l’autre jour qui disait qu’à la naissance nous fûmes tous coupés en deux ; l’autre moitié de nous même est l’âme sœur, l’idéal de Baudelaire. J’espère que cette explication te sera suffisante, Lo92!
Quelqu’un pourrait-il m’aider a faire une analyse de ce poème ?? 🙁