Saveurs

Thibault Desbordes

Quand je retrouverai le goût des sombres jours,
Les effrois gonfleront le creux de mes paupières :
Mon regard n’ouvrira qu’entre de tendres pierres
Sa lueur rachitique aux cendres des détours.

Quand à nouveau viendront les obsèques des nuits,
De mon embaumement j’éructerai les huiles,
Coupé du ciel impur sous la grotesque tuile
D’une pierre tombale affublée d’un çi-git

Converti à la peur, j’écris sous le supplice.
Volets fermés, odeurs de froid, odeurs de pisse,
Quand demain sonnera, je donnerai l’obole.

Je mêlerai mon sang aux drogues que je cueille.
Dérèglement parfait loin de la clé de sol,
J’enivrerai enfin mon espoir qui s’effeuille.

Thibault Desbordes

Imprimer ce poème

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *