Le cheval

Thibault Desbordes

Adossé à l’un de ces murs centenaires
Comme il y en a tant dans la Forêt de Marly,
Un banc, une poubelle et une barrière
Ressemblaient fort à un cheval qui hennit.

Et le tout était planté là, dans la mousse,
Le cheval galopait sur les feuilles rousses ;
La canopée lui tendait de moelleux parfums ;
L’heureux cheval humait, ses naseaux au matin.

Il riait, et parfois montrait de grandes dents,
Il couchait dehors, car c’est bien triste au-dedans,
L’humus époussetait doucement sous son fer
Un mucus spongieux, sans savoir quoi en faire !

Le joyeux canasson, hilare et sans raison,
Teignait son crin selon l’humeur de la saison.
Roulait sa croupe et son sabot sur les sentiers,
Discrets forestiers dont il avait l’amitié !

Ainsi ce singulier cheval vagabondait
Dans cette forêt où toute vie abondait ;
Libéré des contraintes de son forgeage,
Il existait ; créant le monde à son image !

Thibault Desbordes

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Un commentaire sur “Le cheval”

  1. Automne

    dit :

    Bonjour j’ai beaucoup aimé ce poème et dans le cadre d’une anthologie de français je pensais le mettre mais il me manque la date. Encore merci d’avoir écrit ce poème car il est vraiment magnifique à lire.

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