Soupir

Sully Prudhomme

Ne jamais la voir ni l’entendre,
Ne jamais tout haut la nommer,
Mais, fidèle, toujours l’attendre,
Toujours l’aimer.

Ouvrir les bras et, las d’attendre,
Sur le néant les refermer,
Mais encor, toujours les lui tendre,
Toujours l’aimer.

Ah ! Ne pouvoir que les lui tendre,
Et dans les pleurs se consumer,
Mais ces pleurs toujours les répandre,
Toujours l’aimer.

Ne jamais la voir ni l’entendre,
Ne jamais tout haut la nommer,
Mais d’un amour toujours plus tendre
Toujours l’aimer.

Sully Prudhomme, Les solitudes

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2 commentaires sur “Soupir”

  1. Lise

    dit :

    Ce poème m’a donné les larmes aux yeux… Quand je le lis il me fait directement penser à ma grand-mère décédée. Je suis élève de 4ème et je le comprend tout à fait car ce poème représente mon cas « Ne jamais la voir ni l’entendre ». Merci pour ce beau poème !

  2. molpido

    dit :

    Je suis élève de 4è et je comprends tout à fait ce poème, je ressens la même chose pour une personne que j’aime, mais je ne baisse pas les bras.

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