Tu me dis

Jean-Pierre Villebramar

« j’aime mon bonheur, il me ressemble,
étranger lui-aussi, et autiste
 »
Issa Hassan Al-Yasiri

tu m’as dit qu’entre nous il n’y avait pas de place pour le malheur,
et je te crois

parce que c’est la nuit

pas de place non plus pour le doute ;
tu me dis que les heures ont un sens,
celui du futur

que déjà le soleil se lève
mais pas ici encore,
que le moment arrivera
et je te crois

ensemble parcourant les plages de l’océan
sous le sourire de la lune
ensemble écoutant le ressac
tu me dis que tout cela a un sens

et je te crois.

Tu me dis que tu prendras ma main le moment venu
quand j’aurai peur
mais qu’il n’y a pas lieu

pas vraiment de raison de mourir avant que ne se lève le soleil de mai
que les mouettes ne s’affairent à me distraire pour que je ne voie pas,
que je ne voie rien d’autre que ton visage

tu me dis qu’il n’y a pas lieu de souffrir,
que tu es là

et je te crois.

J’ai encore tant de pages à tourner,
apporte-moi mes brouillons,
que je donne la dernière main
au poème de notre rencontre.

Tu me dis

combien de fois m’auras-tu dit
que seul compte le moment présent
et je te crois

puisque déjà se lève le soleil, quelque part, à l’Est,

mais pas ici

Villebramar, 2019

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1 commentaires sur “Tu me dis”

  1. Qqundanslemonde

    dit :

    Sublime !!!

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