Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde,
Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l’air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
– Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal
Sublime! je ne m’en lasse pas et je l’ai appris par coeur.
Les pensers = pas de faute, comme le boire, le manger.
Beauté des images, choix des mots et des concepts, qualité et rigueur des alexandrins ; du grand art, c’est sûr !
Avez vous des arguments pour justifier votre choix d’aimer ce poème ?
Merci Baudelaire
Merci bien sincèrement à Bernard Voyageur pour sa claire explication sur l’alexandrin :
« Va te purifier dans l’air supérieur »
Effectivement c’est bien ainsi que j’aurais dû le lire !
et non BAUDELAIRE ne peut faire ce genre d’erreur !
Désolée… et encore toute mon admiration pour ce magnifique poème !
Simplement magique !! L’un de mes poèmes préférés chez Baudelaire.
Magnifique poème ! Il nous transporte dans un autre monde, juste woaw !
Celui dont les pensées…et non penser! Merci de corriger.
@ Chris
C’est bien un alexandrin ! ☺
Il faut décompter ainsi:
Va /te /pu/ri/fi/er /dans /l’air /su/pé/ri/eur 12
L’hémistiche est à purifier et purifier ainsi que supérieur
comportent des diérèses.
Je pense que vous avez compté ainsi:
Va /te /pu/ri/fier /dans /l’air /su/pé/rieur 10
Ce qui vous donnait 10 pieds…..des fautes impossibles chez Baudelaire
Un poème magnifique que j’ai aussi appris en cours et n’ai jamais oublié…
Juste un petit bémol dans la forme : pourquoi dans la 3ème strophe, la 2ème phrase n’est pas un Alexandrin ?
« Va te purifier dans l’air supérieur »…
Ce vers casse un peu l’harmonie mais n’enlève en rien à la beauté du poème. Magique !
Ce poème est de loin le plus beau que je connaisse. je ne pourrais jamais m’en masser tellement il rend compte de l’intangible avec perfection. Je le fait découvrir aujourd’hui à mon fils de 10 ans qui est déjà touché par la beauté dont il rend compte.
Ce poeme fut un de mes choix en classe de poésie, il y a plus de 50 ans. Je n’avais pas percus à l’époque, que sous ses airs légers se révélait un voyage halluciné.
Inégalé… Charly, you re definitly the best!!
les pensers ?
Moeeee bof bof
Ce poème représente tout pour moi, il m’a suivi dans les moments difficiles de ma vie… Comme une bouée au milieu de ma mer intérieure…
À qui s’adresse Baudelaire ?
Le poème Elevation en chanson… https://www.youtube.com/watch?v=3wyWn9qx3i8 Bonne écoute Cdt 😉
Très beau, on se laisse aller et on « s’envole »…
Sublime.
Très beau poème qui m’a transporté. Subtile, léger, qui nous fait voyager. Un chef d’oeuvre de la langue française.
Elevation, pour moi, c’est un aboutissement, un pur chef d’oeuvre, non seulement dans la poésie de Baudelaire, mais dans la poésie tout court. Il est très difficile d’allier le fond et la forme. Ici, tout y est !
Date ? 🙂
Un des nombreux poèmes qui font honneur à notre belle langue. Dans une suite de mots et de phrases qui « coulent » sans entrave, apparaissent des images, des sentiments, de la réflexion et des conseils à propos de la vie. Un chef d’oeuvre. En somme prendre la vie avec philosophie! Facile à dire mais…
Un très beau voyage mystique.
Un bijou terrible de la poésie. Une double beauté, sur la forme bien sûr, subtile et profonde, mais aussi sur le fond, grandiose et pénétrant.