Pour le Lys

Renée Vivien

Ô Toi, Femme que j’aime ! Ô Lys irréprochable !
Très chère qu’on ne peut approcher qu’à genoux,
Lève sur moi tes yeux si doux et ton front doux !
Et que le repas soit comme la Sainte Table.

Réveille, avec ta voix, mes rêves somnolents.
Voyant mon front fiévreux, accablé par les rêves,
Toute droite, dans la pourpre et l’or tu te lèves,
Toujours silencieuse, avec tes gestes lents.

Ô l’Image divine ! Ô la Femme que j’aime !
Qui fais que je m’éveille avec la face au jour
Et qui, par le pouvoir immense de l’amour,
As fait que le matin m’est apparu moins blême.

Renée Vivien, Dans un coin de violettes, 1910

Imprimer ce poème

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *