Nevermore

Paul Verlaine

Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L’automne
Faisait voler la grive à travers l’air atone,
Et le soleil dardait un rayon monotone
Sur le bois jaunissant où la bise détone.

Nous étions seul à seule et marchions en rêvant,
Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent.
Soudain, tournant vers moi son regard émouvant :
« Quel fut ton plus beau jour ? » fit sa voix d’or vivant,

Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique.
Un sourire discret lui donna la réplique,
Et je baisai sa main blanche, dévotement.

– Ah ! les premières fleurs, qu’elles sont parfumées !
Et qu’il bruit avec un murmure charmant
Le premier « oui » qui sort de lèvres bien-aimées !

Paul Verlaine, Poèmes saturniens

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4 commentaires sur “Nevermore”

  1. K. Prash

    dit :

    « …Son nom ? Je me souviens qu’il est DOUX ET SONORE,
    Comme ceux des aimés que la Vie exila…. »
    (Mon rêve familier)

  2. Martz Didier

    dit :

    Rebondir sur « The Raven » (« Le corbeau ») d’Edgar Allan Poe.

  3. BOUL

    dit :

    Peut-on imaginer davantage de délicatesse ?

  4. Molb

    dit :

    Nevermore, rien que le titre est genial !

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