La balafre

Nashmia Noormohamed

Entaille naissante, au creux des fossettes,
Cicatrice identitaire et rudimentaire,
Blessure marquante, aux fers, marquée,
Sur un visage à jamais estampillé.

La balafre, profonde et muette,
Sceau visible, à dessein, arbitraire,
Cachet culturel rare, personnifié…
Une nouvelle vie future est tatouée.

Mystique et rituelle, de nos jours, désuète,
Coutume ancestrale, aux rites séculaires,
Signe quasi défigurant, éminemment sacré,
Authenticité indigène, qui surgit du passé.

Quand l’être en devenir se fait poète,
La scarification est ancrée dans sa chaire,
Beauté promise à l’intégration convoitée,
Fières tradition et culture engagées…

Suprême distinction honorifique abstraite,
En vue d’identifier et d’embellir ses pairs,
Symbole tribal unique d’un geste esquissé,
Marques de feu et de sang, maintes fois répétées.

Nashmia Noormohamed, 2016

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