Béatrice

Emile Nelligan

D’abord j’ai contemplé dans le berceau de chêne
Un bébé tapageur qui ne pouvait dormir ;
Puis vint la grande fille aux yeux couleur d’ébène,
Une brune enfant pâle insensible au plaisir.

Son beau front est rêveur; et, quelque peu hautaine
Dans son costume blanc qui lui sied à ravir,
Elle est bonne et charmante, et sa douce âme est pleine
D’innocente candeur que rien ne peut tarir.

Chère enfant, laisse ainsi couler ton existence,
Espère, prie et crois, console la souffrance.
Que ces courts refrains soient tes plus belles chansons !

J’élève mon regard vers la voûte azurée
Où nagent les astres dans la nuit éthérée,
Plus pure te trouvant que leurs plus purs rayons.

Emile Nelligan, Premiers poèmes

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Un commentaire sur “Béatrice”

  1. Casimir

    dit :

    Jolie poème

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