Des larmes sur une pierre humide

Eleni Cay

De la fenêtre, on voyait des arbres,
silencieux et étonnés.
Ils avaient fini par se résigner.

Il y a ce matin-là qui est resté inachevé…
ça ne saigne plus, mais ça fait toujours mal.

Le bras a lâché au niveau de l’épaule,
ne tiendra plus la pierre, ne taillera plus.
Indifférents, on s’enjambe mutuellement.
Plus personne à croire, plus rien ne semble vrai.
Autour tout est vide, jusqu’à s’en étouffer.

Des valeurs ont perdu toutes leurs positions construites au cours des âges,
il ne reste que des pierres d’un escalier, sans démarquer de frontières.
Quand notre journée est courte, plus rien ne compte.
On dirait que tu cherches l’équilibre,
mais chaque pierre est glissante et tu retombes.

La spirale tourne de plus en plus vite
et jusqu’aux étoiles, elle fait monter un homme manquant de plus en plus d’humanité.

Aujourd’hui, il n’y a plus d’escalier, on y amène l’homme par une piste balisée.

Eleni Cay, Frémissements d’un papillon en ère numérique, 2015

Titre original : Slzy na vlhkom kameni
Traduit du slovaque par Anna Franova

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Un commentaire sur “Des larmes sur une pierre humide”

  1. Sebastoss58

    dit :

    « La spirale tourne de plus en plus vite
    Et jusqu’aux étoiles, elle fait monter un homme manquant de plus en plus d’humanité. »
    Simplement vrai… Les hommes au pouvoir et dirigeants commerciaux de ce monde n’ont plus rien d’humain si ce n’est l’hypocrisie qui est aujourd’hui bien trop répandue dans notre monde.

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