Mea-culpa

Esther Granek

Me maintenant comme à l’écart
de par mes choix et ma manière,
coupable, suis, d’être en lisière
tout aussi bien qu’en un tiroir
et d’y rester. Verdict austère
que j’entendis plus qu’à mon gré
mais ne puis que le ratifier.
De m’y soustraire, il ne me sied.

Bien trop j’ai négligé les fleurs
et fort peu j’ai parlé des arbres.
A tout artiste ils font honneur.
Grandes lacunes en mon labeur !
Et qu’en est-il de mon crédit ?
Des manquements je paie le prix !
car j’ai trop négligé les fleurs
et fort peu j’ai parlé des arbres…

Ah ! voyez-vous, que n’ai-je écrit
pour m’éviter accueil de marbre
et m’intégrer dans un circuit
et avoir un pied dans la place
(bien qu’ignorant ce qui s’y passe)
ah ! voyez-vous, que n’ai-je écrit :

« Les éléphants chantaient dans les arbres
et les hirondelles étaient en fleurs ».

Esther Granek, Synthèses, 2009

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Un commentaire sur “Mea-culpa”

  1. Rossetti

    dit :

    Admirateur d’Esther Granek, j’apprécie la simplicité et l’humour d’une grande dame de la poésie.

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