Le mardi à matines

Jean Racine

Verbe, égal au très-Haut, notre unique espérance,
Jour éternel de la terre et des cieux,
De la paisible nuit nous rompons le silence :
Divin Sauveur, jette sur nous les yeux.

Répands sur nous le feu de ta grâce puissante ;
Que tout l’enfer fuie au son de ta voix ;
Dissipe ce sommeil d’une âme languissante,
Qui la conduit dans l’oubli de tes lois.

Ô Christ, sois favorable à ce peuple fidèle,
Pour te bénir maintenant assemblé ;
Reçois les chants qu’il offre à ta gloire immortelle ;
Et de tes dons qu’il retourne comblé.

Exauce, Père saint, notre ardente prière,
Verbe son Fils, Esprit leur nœud divin,
Dieu, qui tout éclatant de ta propre lumière,
Règnes au ciel sans principe et sans fin.

Jean Racine, Lettre à Mademoiselle Vitart

Imprimer ce poème

2 commentaires sur “Le mardi à matines”

  1. Danielle MICHAUD ATCLIFFE

    dit :

    Je suis tout à fait d’accord avec Damien Leclerc : c’est un magnifique poème. Et l’entendre chanté sur la musique de Fauré est un moment de grace. Saviez-vous que la partition, dédiée à César Franck, obtint le premier prix de composition au concours de sortie de l’École Niedermeyer de Paris, dont Fauré était élève.

  2. Damien Leclerc

    dit :

    Ce poème est déjà magnifique en soi, mais si vous l’écoutez mis en musique par Faure dans son « Cantique de Jean Racine », il est tout simplement sublime !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *