Ma fille, laisse là ton aiguille et ta laine ;
Le maître va rentrer ; sur la table de chêne
Avec la nappe neuve aux plis étincelants
Mets la faïence claire et les verres brillants.
Dans la coupe arrondie à l’anse en col de cygne
Pose les fruits choisis sur des feuilles de vigne :
Les pêches que recouvre un velours vierge encor,
Et les lourds raisins bleus mêlés aux raisins d’or.
Que le pain bien coupé remplisse les corbeilles,
Et puis ferme la porte et chasse les abeilles…
Dehors le soleil brûle, et la muraille cuit.
Rapprochons les volets, faisons presque la nuit,
Afin qu’ainsi la salle, aux ténèbres plongée,
S’embaume toute aux fruits dont la table est chargée.
Maintenant, va puiser l’eau fraîche dans la cour ;
Et veille que surtout la cruche, à ton retour,
Garde longtemps glacée et lentement fondue,
Une vapeur légère à ses flancs suspendue.
Albert Samain, Au flanc du vase
Arriere grand’mere j’adore cette récitation que mon fils m’avait déchargée il y a longtemps. Mais je n’avais pas noté le nom de son auteur. Les poètes sont les magiciens des mots et des descriptions Un grand merci de votre envoi.
Magnifique poète, je recherche « orchestre du très haut, barde de ses louanges, » une aide aux chants d’oiseau et a Dieu.
Je rêvais de retrouver cette poésie apprise en 1949 pour la transmettre à mon petit-fils de 8 ans… cette douceur tranquille… alors
Quel beau, doux, apaisant texte si agréable à lire et dire. Merci pour ce plaisir.
M. Villand a appris cette poésie en 1950 et moi vingt ans plus tard. Je me la récite encore pour le plaisir de sa musicalité
Que de souvenirs!! je l’ai apprise à l’école primaire en… 1950… comme elle me parlait déjà!! Tous ces préparatifs pour le Maître qui va rentrer… je ne l’ai pas oubliée…