Sainte

Stéphane Mallarmé

À la fenêtre recélant
Le santal vieux qui se dédore
De sa viole étincelant
Jadis avec flûte ou mandore,

Est la Sainte pâle, étalant
Le livre vieux qui se déplie
Du Magnificat ruisselant
Jadis selon vêpre et complie :

À ce vitrage d’ostensoir
Que frôle une harpe par l’Ange
Formée avec son vol du soir
Pour la délicate phalange

Du doigt que, sans le vieux santal
Ni le vieux livre, elle balance
Sur le plumage instrumental,
Musicienne du silence.

Stéphane Mallarmé

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3 commentaires sur “Sainte”

  1. Alain Nouvel

    dit :

    Quelle beauté dans les enjambements, rejets, contre rejets… Un poème parfait.

  2. Wanda

    dit :

    Is the poet looking at a painting?

  3. Bela

    dit :

    Poème mis en musique par Maurice Ravel en 1896

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