J’ouvre mon estomac, une tombe sanglante
De maux ensevelis. Pour Dieu, tourne tes yeux,
Diane, et vois au fond mon coeur parti en deux,
Et mes poumons gravés d’une ardeur violente,
Vois mon sang écumeux tout noirci par la flamme,
Mes os secs de langueurs en pitoyable point
Mais considère aussi ce que tu ne vois point,
Le reste des malheurs qui saccagent mon âme.
Tu me brûles et au four de ma flamme meurtrière
Tu chauffes ta froideur : tes délicates mains
Attisent mon brasier et tes yeux inhumains
Pleurent, non de pitié, mais flambants de colère.
À ce feu dévorant de ton ire allumée
Ton oeil enflé gémit, tu pleures à ma mort,
Mais ce n’est pas mon mal qui te déplait si fort
Rien n’attendrit tes yeux que mon aigre fumée.
Au moins après ma fin que ton âme apaisée
Brûlant le coeur, le corps, hostie à ton courroux,
Prenne sur mon esprit un supplice plus doux,
Étant d’ire en ma vie en un coup épuisée.
Théodore Agrippa d’Aubigné, Stances
L’oncle :
Tu as mal compté ou tu penses a une autre ligne? Ça a bien 12 syllabes.
6 syllabes : « Tu me brûlés et au four… »
6 syllabes : « …de ma flamme meurtrière. »
D’ailleurs je trouve que c’est pas rare pour les alexandrins de compter 11 ou 13 syllabes.
Tu me brûles…. il y a un problème : ça fait 14 syllabes. Ca ne doit pas venir du poète puisque le reste est en alexandrins.