Le jeu

Esther Granek

Seize sont blancs. Seize sont noirs.
Alignement d’un face-à-face.
Selon son rang, chacun se place.
En symétrie, de part en part.
Les plus petits sur le devant.
Seize sont noirs. Seize sont blancs.
Huit fois huit cases. Un jeu démarre.

Joutes, et coups bas, et corps à corps,
et durs combats. Ultime effort
pour asséner à ceux d’en face :
« Échec et mat ! le roi est mort ! »

Complimenté est le gagnant.

Mais la revanche est dans le sang.
Déjà tout se remet en place.
Et du combat ne reste trace.
Tout aussitôt le jeu reprend.

Seize sont noirs. Seize sont blancs…

N’ayant soixante-quatre cases
ni trente-deux participants,
mais autres nombres et autres temps,
la vie, pourtant, a mêmes bases.

Esther Granek, Synthèses, 2009

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10 commentaires sur “Le jeu”

  1. Zeprof2filo

    dit :

    Quelle métaphore!

  2. ton oncle

    dit :

    Très intéressant, parfait pour mon anthologie.

  3. maytouk64

    dit :

    Super poème! J’adore. Je vais le prendre pour mon anthologie. Merci!

  4. rachel

    dit :

    un jeu d’échec…c’est vrai que c’est une image intéressante, quand on y pense la guerre est une partie d’echec entre deux personnes, ou plus, les soldats sont des pions que l’on avance sur un échiquier, certains prennent la partie plus a cœur que d’autres ayant à cœur de s’écrier victorieusement: « Echec et mat! »
    pour d’autres, seul le fait de jouer est intéressant, l’issu au fond, il s’en moque.

  5. Jeuhnet P’adnon

    dit :

    Magnifique… je le prend sans hésiter pour mon anthologie !

  6. Un enculé

    dit :

    c’est une vrai mine d’or ce poeme ! gg a vous

  7. Gabrielle

    dit :

    Beau poeme et bonne analogie.

  8. vichy

    dit :

    L’auteur utilise l’alegorie du jeu d’echec pour parler de la guerre ?

  9. guigui34

    dit :

    j’adore ce poème, je l’utiliserais pour mon anthologie

  10. Antoine

    dit :

    vraiment bon!

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