Vague à l’âme

Esther Granek

Et c’est à force de me taire
que je me parle à n’en finir.
Et c’est à force d’en pâtir
que je m’en gausse la première.

A quoi me sert de n’être poire ?
A quoi me sert froide raison ?
Je jette un caillou dans la mare
et je vois s’agrandir les ronds.

Ce qui se défait se refait…
et tout se meurt… et tout renaît…
et tout recommence à jamais…
Me voilà parlant sans arrêt !…

Mais c’est à force de parler
que je me tais à n’en finir.
Et c’est à force d’en pâtir
que tantôt je m’en gausserai.

A quoi me sert de n’être poire ?
A quoi me sert froide raison ?
Je jette un caillou dans la mare
et je vois s’agrandir les ronds.

Esther Granek, Je cours apres mon ombre, 1981

Imprimer ce poème

4 commentaires sur “Vague à l’âme”

  1. la poete

    dit :

    Wouaw, incroyable!

  2. rodriguez

    dit :

    Très beau! Magnifique

  3. hfgf

    dit :

    Cool

  4. Xavier

    dit :

    Grandiose!!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *