Rivière hostile

Isaac Lerutan

De grâce, n’allez point retenir cette horloge !
Sachez que vos éloges me rendent bien vaillant !
Mais ne dérogez point!
Faites fi de mes lèvres
Veillez à éduquer vos impatientes fièvres
Car il n’est point d’encens qu’en mon âme je déloge
ma consciente paresse empêchant toute action.

Il se peut qu’en retour mon esprit bienveillant
vienne vous parfumer de lancinants discours
et de ce fait, altesse, acceptez-moi dès lors
que vous m’apercevrez aux abords de vos lieux
puis faites-moi la cour
caressez-moi des yeux…

Si sous vos airs songeurs, vous oseriez m’offrir
votre vocabulaire de termes possessifs
j’emporterai bonheurs, baisers, éclats de rires
et vous conjuguerai à mon infinitif.

…et l’être vaniteux, embrassant la laideur
en singe conquérant
se cacha comme il est de rigueur
désespérant…

elle se saisit d’une plume et écrivit ces mots :

« Mille regards absents aux âmes taciturnes
Mille éclairs de vies en territoires douteux
font vibrer de leur sang l’envoutement diurne
Mille échos chantants, valses ridicules
Mille amours acquis, éphémères fougueux
dans les précaires lits flottent les noctambules… »

Isaac Lerutan, 2008

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2 commentaires sur “Rivière hostile”

  1. Jean Seb.

    dit :

    Chouette poème !

  2. Salomon Bardet

    dit :

    On voudrait en lire mille de ces poèmes si soignés. J’adore les sonorités de Lerutan, son style austère et lumineux remplit mes nuits solitaires. Des fois je me sens vraiment seul, mais grâce à la poésie je me ressaisis. Ce soir encore tu as réussi à ne me faire pas commettre l’irréparable, cher Isaac.

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