Aubade parisienne

François Coppée

Pour venir t’aimer, ma chère,
Je franchis les blancs ruisseaux,
Et j’ai l’âme si légère
Que j’ai pitié des oiseaux.

Quel temps fait-il donc ? Il gèle,
Mais je me crois au printemps.
Entends-tu, mademoiselle ?
Tu m’as rendu mes vingt ans.

Tu m’as rendu ma jeunesse.
Ce coeur que je croyais mort,
Je veux pour toi qu’il renaisse ;
Écoute comme il bat fort !

Quelle heure est-il ? Tu déjeunes;
Prends ce fruit et mords dedans.
C’est permis, nous sommes jeunes,
Et j’en mange sur tes dents.

Parle-moi, dis-moi des choses.
Je n’écoute pas, je vois
S’agiter tes lèvres roses
Et je respire ta voix.

Je t’aime et je t’aime encore;
A tes pieds je viens m’asseoir.
Laisse-moi faire ; j’adore
Le tapis de ton boudoir !

François Coppée, Le Cahier Rouge

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3 commentaires sur “Aubade parisienne”

  1. Georgeron

    dit :

    Je trouve que le poème en général est assez médiocre, mais le choix de rimer « printemps » avec « vingt ans » est exquis!

  2. Jeanne d’Arc

    dit :

    Très beau poème !!!

  3. duboc

    dit :

    très beau poème!!!

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