Par un matin laiteux où j’errais en maraude
Une femme inconnue a surgi du brouillard
En passant tout près d’elle, j’ai croisé son regard
Deux gemmes de saphir aux reflets d’émeraude
Bordées de longs cils noirs qui formaient un écrin
A des prunelles ardentes où brûlaient les paillettes
D’un or gris plus brillant que les mille facettes
D’un diamant ciselé par un outil divin
Dans un instant secret, cet éclair de lumière
A enflammé ma vie, morose et routinière
Me sortant pour toujours de ce mortel ennui
Depuis, dans le visage des ombres fugitives
Je cherche ces yeux pers, dont mon âme est captive
Et je les vois parfois, dans le ciel de mes nuits
Antoine Livic, Chants d’écume suivi de Fleurs fanées, 2017
Absolument magnifique! Tellement vrai que parfois un regard, un corps croisés furtivement vous emporte loin… très loin…