Puisqu’il le faut

Paul Eluard

Dans le lit ton corps se simplifie
Sexe liquide univers de liqueur
Liant des flots qui sont auteur de corps
Entiers complets de la nuque aux talons
Grappe sans peau grappe-mère en travail
Grappe servile et luisante de sang
Entre les seins les cuisses et les fesses
Régentant l’ombre et creusant la chaleur
Lèvre étendue à l’horizon du lit
Sans une éponge pour happer la nuit
Et sans sommeil pour imiter la mort.
Frapper la femme monstre de sagesse
Captiver l’homme à force de patience
Doucer la femme pour éteindre l’homme
Tout contrefaire afin de tout réduire
Autant rêver d’être seul et aveugle.

Paul Eluard

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2 commentaires sur “Puisqu’il le faut”

  1. Béatrix

    dit :

    Je l’ai éprouvé une seule fois: c’est exactement ça. On peut vivre sans, mais on ne peut pas oublier. Heureusement je ne vais pas mourir bête.

  2. hhhhhhhh

    dit :

    magnifique poeme

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