Ô longs désirs, ô espérances vaines

Louise Labé

Ô longs désirs, ô espérances vaines,
Tristes soupirs et larmes coutumières
A engendrer de moi maintes rivières,
Dont mes deux yeux sont sources et fontaines !

Ô cruautés, ô durtés inhumaines,
Piteux regards des célestes lumières,
Du coeur transi ô passions premières,
Estimez-vous croître encore mes peines ?

Qu’encor Amour sur moi son arc essaie,
Que nouveaux feux me jette et nouveaux dards,
Qu’il se dépite, et pis qu’il pourra fasse :

Car je suis tant navrée en toutes parts
Que plus en moi une nouvelle plaie,
Pour m’empirer, ne pourrait trouver place.

Louise Labé, Sonnets

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4 commentaires sur “Ô longs désirs, ô espérances vaines”

  1. clem

    dit :

    C’est très beau

  2. Matthias

    dit :

    Quelles richesses… Louise Labé – tout comme Christine de Pisan ou Marie de France – nous invite à la vouloir découvrir en son actualité.

  3. theo

    dit :

    Magnifique…

  4. Soulaimana

    dit :

    C’est un très beau poème. Je l’adore, c’est vraiment magnifique.

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