Sardines à l’huile

Georges Fourest

Dans leur cercueil de fer-blanc
plein d’huile au puant relent
marinent décapités
ces petits corps argentés
pareils aux guillotinés
là-bas au champ des navets !
Elles ont vu les mers, les
côtes grises de Thulé,
sous les brumes argentées
la Mer du Nord enchantée…
Maintenant dans le fer-blanc
et l’huile au puant relent
de toxiques restaurants
les servent à leurs clients !
Mais loin derrière la nue
leur pauvre âmette ingénue
dit sa muette chanson
au Paradis-des-poissons,
une mer fraîche et lunaire
pâle comme un poitrinaire,
la Mer de Sérénité
aux longs reflets argentés
où durant l’éternité,
sans plus craindre jamais les
cormorans et les filets,
après leur mort nageront
tous les bons petits poissons !…

Sans voix, sans mains, sans genoux
sardines, priez pour nous !…

Georges Fourest, La Négresse blonde, 1909

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3 commentaires sur “Sardines à l’huile”

  1. Le blanc

    dit :

    J’ai rien compris au texte pourtant je l’ai lus 15 fois !

  2. ARZUR

    dit :

    A l’inverse quand je verrai un cercueil (boîte plombée de 2 m sur 80 cm environ) je n’aurai plus d’appétit pour ces petits poissons vendus en grande ou petite surface dans des petites boîtes (8 cm sur 4) à l’huile ou à la tomate. Bon appétit à tous

  3. George Sardine

    dit :

    Wow! Ce texte exprime bien comment la sardine se comporte dans une boite de conserve. Puis la façon dont il compare l’humain avec des sardines est juste incroyable. Il ne faut pas pensé que les sardines ne peuvent pas aller au paradis et qu’elles ont des croyances. Ce texte est juste incroyable

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